Benyamin Nétanyahou contre-attaque. Quelques jours après la reconnaissance de l’Etat palestinien par plusieurs pays dont la France, le Royaume-Uni ou encore le Canada, le Premier ministre israélien a fustigé les pays occidentaux qui, selon lui, ont «cédé» au Hamas, en prouvant que ça «paie de tuer des Juifs». Nétanyahou s’est néanmoins réjoui d’avoir «écrasé l’essentiel de la machine terroriste du Hamas».
A l’occasion d’un sommet organisé lundi par la France et l’Arabie Saoudite sur l’avenir de la solution à deux Etats, palestinien et israélien, vivant côte à côte en paix et sécurité, une dizaine de pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie avaient formellement reconnu l’Etat de Palestine, provoquant la colère de l’Etat hébreu.
«Voici un autre message pour les dirigeants occidentaux : Israël ne vous permettra pas de nous imposer un Etat terroriste. Nous ne commettrons pas un suicide national parce que vous n’avez pas le courage de faire face à des médias hostiles et aux foules antisémites qui réclament le sang d’Israël», a-t-il interpellé, accusant l’Autorité palestinienne de corruption et rejetant les accusations de génocide qui pèsent sur Israël.
Le Premier ministre israélien, arrivé la veille au soir à New York et qui doit aussi se rendre à Washington, a par ailleurs assuré avoir fait installer des haut-parleurs dans la bande de Gaza pour que les otages encore retenus par le Hamas entendent son discours à la tribune de l’ONU. «Le peuple d’Israël est avec vous. Nous ne nous reposerons pas tant que vous ne serez pas tous rentrés à la maison», a-t-il lancé en hébreu puis en anglais.
Israël «veut finir le travail» contre le Hamas
Son discours, qui est intervenu au moment où les espoirs de paix se focalisent sur un nouveau plan présenté cette semaine par Donald Trump à des pays arabes et musulmans, a été entamé sous des applaudissements de ses partisans invités dans la salle et sous les huées de délégués qui ont quitté l’enceinte de l’Assemblée générale de l’ONU.
Désormais, Israël «veut finir le travail» contre le Hamas «aussi vite que possible» dans une bande de Gaza ravagée par près de deux ans de guerre, a-t-il dit.
Tout en saluant le soutien du président américain, Donald Trump, le dirigeant israélien est resté discret concernant la Cisjordanie occupée. Alors que son gouvernement dit vouloir étendre la colonisation juive en Cisjordanie occupée, le président américain a averti jeudi qu’il ne permettrait pas à Israël d’annexer ce territoire.
«Je ne permettrai pas à Israël d’annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n’arrivera pas», a déclaré Donald Trump, après avoir dit s’être entretenu avec Benyamin Nétanyahou.
«Menace existentielle» contre Israël
Benjamin Nétanyahou a par ailleurs salué les efforts du Liban en vue du désarmement du Hezbollah, contre lequel il est en guerre depuis bientôt deux ans. S’adressant au pays, il a déclaré : «Je le félicite pour son objectif annoncé de désarmer le Hezbollah. Mais nous avons besoin de plus que des mots. Si le Liban prend des mesures véritables et durables pour désarmer le Hezbollah, je suis sûr qu’une paix durable est possible.»
Concernant l’Iran, le Premier ministre israélien a déclaré que «nous ne devons pas [lui] permettre […] de conserver ses capacités nucléaires militaires». Et de rappeler sa volonté d’obtenir le rétablissement des sanctions de l’ONU contre Téhéran, au programme de l’Assemblée générale prévue samedi. Grâce aux frappes israéliennes et américaines de juin contre des sites nucléaires iraniens, «nous avons levé une menace existentielle» contre Israël «et une menace mortelle contre le monde civilisé, nous avons chassé un nuage noir qui aurait pu tuer des millions et des millions de personnes», s’est félicité le dirigeant hébreu.
[SRC] https://www.liberation.fr/international/a-lassemblee-generale-de-lonu-netanyahou-hue-des-delegues-quittent-la-salle-20250926_SYYDL2FLBFE43MDVFHO5B6ESKA/
