Blocus Djihadiste au Mali : L'étau se resserre sur Bamako, la route de Ségou sous tension
La situation sécuritaire au Mali se détériore rapidement, notamment sur l'axe routier reliant Bamako à Ségou. Les groupes djihadistes intensifient leur blocus autour de la capitale malienne, avec une augmentation des attaques, enlèvements et assassinats sur cette route stratégique.
L'Axe Bamako-Ségou : Un Nouveau Front
Depuis plusieurs semaines, la route reliant Bamako à Ségou, située à environ 230 kilomètres au nord-est de la capitale, est le théâtre de violences croissantes. Le 5 octobre, près de Bamako, quatre civils ont été enlevés par des hommes armés, vraisemblablement liés à un groupe djihadiste. Selon RFI, deux des otages ont été libérés peu après. Ces groupes armés effectuent des contrôles d'identité et semblent cibler des individus précis.
L'armée malienne a déclaré avoir "localisé et neutralisé une vingtaine de motos, une quinzaine de terroristes ainsi que du matériel logistique" dans un communiqué du 4 octobre. L'état-major se félicite de ces "avancées notables" contre les groupes armés terroristes (GAT). Malgré ces opérations, les attaques persistent.
Attaques et Assassinats : Un Climat d'Insecurité
Le 3 octobre, Siaka Dembélé, président du Conseil régional de Ségou, et son chauffeur ont été enlevés par des hommes armés non identifiés. Les autorités locales restent sans nouvelles d'eux. Auparavant, le 2 octobre, l'assassinat d'Abdoul Jalil Mansour Haïdara, un homme d'affaires, ancien député et figure religieuse influente, a profondément choqué la population. Il a été tué par balles près de Konobougou sur la route de Ségou.
Le 1er octobre, au moins six civils avaient déjà été tués dans une attaque similaire sur le même axe routier. Cette succession d'événements témoigne d'une intensification de la violence et d'une insécurité croissante pour les populations.
Un "Djihad Économique" pour Asphyxier Bamako
Depuis début septembre, les djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, ont étendu leur emprise dans le sud et l'ouest du Mali, imposant un blocus économique aux abords de Bamako. Cette stratégie vise à paralyser les échanges commerciaux avec les pays voisins, notamment le Sénégal et la Mauritanie, d'où proviennent une grande partie des denrées alimentaires et du carburant.
Ce "djihad économique", selon l'expression utilisée par plusieurs observateurs, cherche à étouffer la capitale et à affaiblir le pouvoir central, déjà confronté à des défis politiques et militaires majeurs. L'étau se resserre autour de Bamako, avec la multiplication des points de contrôle, embuscades et attaques sur l'axe Bamako-Ségou.
L'Isolement de Bamako : Défis et Perspectives
Avec les routes menant à l'ouest du pays déjà sous pression, la capitale malienne semble de plus en plus isolée, au cœur d'un siège insidieux que l'armée peine pour l'heure à briser. La situation humanitaire et économique à Bamako risque de se détériorer si le blocus persiste et si la sécurité sur les axes routiers n'est pas rétablie.
