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Drapeaux palestiniens sur les mairies : une polémique éclate en France malgré la reconnaissance officielle par l'État

Published on: 22 September 2025

Drapeaux palestiniens sur les mairies : une polémique éclate en France malgré la reconnaissance officielle par l'État

Villes françaises hissent le drapeau palestinien en signe de reconnaissance

Le 22 septembre 2025, un geste symbolique a marqué la politique française : plusieurs mairies à travers le pays ont décidé de hisser le drapeau palestinien. Cette action intervient alors que la France s'apprête à reconnaître officiellement l'État de Palestine lors d'une assemblée générale de l'ONU à New York.

La mobilisation des maires

Malgré les mises en garde du ministère de l'Intérieur, au moins 52 mairies ont affiché le drapeau palestinien, un chiffre qui a ensuite grimpé à 86 selon un bilan en soirée. L'appel à ce geste avait été lancé par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, souhaitant ainsi témoigner de la solidarité avec le peuple palestinien. La majorité de ces communes se situent en Île-de-France et à la Réunion, où de nombreuses mairies sont gérées par le PCF.

Des villes comme Nantes, Saint-Denis, Rennes, Lyon et Besançon ont également participé à cette action. À Saint-Denis, le drapeau a été hissé en présence d'Olivier Faure. La maire de Nantes, Johanna Rolland, a déclaré sur X que la ville "accompagne cette décision historique de la République Française en hissant, pour la journée, le drapeau palestinien."

Réactions et controverses

Cette initiative a suscité des réactions contrastées. Le ministère de l'Intérieur, alors dirigé par Bruno Retailleau, a demandé aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur les mairies, invoquant le "principe de neutralité du service public". Certains préfets ont saisi la justice administrative pour faire retirer les drapeaux.

Des tensions ont éclaté, notamment à Malakoff, où la maire communiste a refusé de retirer le drapeau malgré une injonction du tribunal administratif. À Lille, le drapeau palestinien a été retiré à la demande du préfet. Inversement, le maire de Tarnos, Marc Mabillet, a décidé de laisser flotter le drapeau malgré l'appel du préfet.

Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, a qualifié ces débats de "polémiques futiles", insistant sur l'importance de l'unité en ce jour "historique pour la paix".

Positions des différents acteurs

  • Olivier Faure (Parti Socialiste): A appelé à pavoiser les mairies françaises du drapeau palestinien.
  • Bruno Retailleau (Ministère de l'Intérieur): A donné consigne aux préfets d'interdire le pavoisement au nom de la neutralité du service public.
  • Jean-Noël Barrot (Ministre des Affaires Etrangères): A minimisé les controverses comme étant des "polémiques futiles".
  • Maires des communes concernées: Ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien et leur soutien à la reconnaissance de l'État de Palestine.

Conséquences et perspectives

La décision de hisser le drapeau palestinien a mis en lumière les divisions au sein de la classe politique française. Elle a également souligné la tension entre le principe de neutralité des services publics et la liberté d'expression des élus locaux. L'avenir dira si ces actions auront un impact significatif sur la politique étrangère de la France et sur la résolution du conflit israélo-palestinien. La reconnaissance de l'État palestinien par la France représente un tournant diplomatique majeur, et les réactions qu'elle suscite témoignent de la complexité de cette question.

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