Le Japon annule un programme d'échanges avec l'Afrique suite à la désinformation
Le Japon a annulé un programme d'échanges avec des pays africains après la diffusion de fausses informations concernant l'arrivée massive de migrants. L'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a retiré le programme, invoquant des "malentendus" et de la "confusion". Cette décision intervient dans un contexte de montée du sentiment anti-immigration au sein du pays.
Les raisons de l'annulation du programme "Africa Hometown"
Le programme "JICA Africa Hometown", dévoilé fin août lors de la Conférence sur le développement de l'Afrique, visait à favoriser les échanges culturels et les formations professionnelles entre des villes japonaises et des pays africains tels que le Nigeria, le Ghana, le Mozambique et la Tanzanie. Cependant, l'annonce a rapidement suscité des inquiétudes et des plaintes de la part de résidents japonais.
Des fausses affirmations circulant sur les réseaux sociaux, prétendant que des migrants africains s'installeraient en masse dans les villes participantes (Kisarazu, Sanjo, Imabari et Nagai), ont alimenté ces craintes. Une annonce erronée du gouvernement nigérian, affirmant que le Japon allait "créer une catégorie spéciale de visas", a également contribué à la confusion.
Contexte de montée du sentiment anti-immigration au Japon
L'annulation du programme intervient alors que le sentiment anti-immigration est en progression au Japon. Bien que le pays possède l'une des politiques migratoires les plus strictes des pays développés et que les étrangers ne représentent que 3 % de la main-d'œuvre, la question de l'immigration est devenue un sujet de débat politique. En juillet, le parti nationaliste Sanseito, avec son slogan "Les Japonais d'abord", a réalisé des avancées significatives lors des élections à la Chambre haute, en prônant des "règles plus strictes" sur l'immigration.
La JICA, face à la polémique et à la désinformation, a donc choisi de retirer le programme afin d'éviter de nouvelles "confusion" et "malentendus", comme l'a déclaré son président, Akihiko Tanaka.