Le Hezbollah commémore ce samedi l’assassinat par Israël il y a un an de son chef de l’époque Hassan Nasrallah, début d’une guerre qui a fortement affaibli le mouvement armé chiite soutenu par l’Iran et a détruit une grande partie du Liban.
Dans la soirée du 27 septembre 2024, Hassan Nasrallah – qui dirigeait le Hezbollah depuis plus de 30 ans – était tué lors d’une série de bombardements israéliens ciblant des bunkers dans un complexe du mouvement armé situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Son successeur désigné, Hashem Safieddine, était lui aussi tué quelques semaines plus tard, puis le président syrien allié du Hezbollah, Bachar el Assad, était renversé en décembre.
Aujourd’hui, la pression monte sur le Hezbollah pour qu’il dépose les armes, ce que le groupe a exclu. Hassan Nasrallah, devenu secrétaire général du Hezbollah en 1992 à l’âge de 35 ans après l’assassinat de son prédécesseur Abbas Moussaoui par Israël, était rapidement devenu l’incarnation d’un mouvement fondé par les gardiens de la révolution iraniens en 1982 pour lutter contre les forces d’occupation israéliennes. Aux commandes lorsque les combattants du Hezbollah avaient chassé les forces israéliennes du Sud-Liban en 2000, mettant fin à une occupation de 18 ans, il avait ensuite proclamé une "victoire divine" après une guerre de 34 jours menée par le mouvement contre l’Etat hébreu en 2006, gagnant ainsi le respect de nombreux Arabes ayant grandi en voyant Israël vaincre leurs armées.
Tensions
A mesure que son groupe était devenu la force politique et militaire la plus influente du Liban, il avait aussi joué le rôle de fer de lance de l'"axe de la résistance" dirigé par l’Iran, en combattant en Syrie pour le compte de Bachar el Assad et en entraînant les Houthis au Yémen. Le lendemain de l’attaque transfrontalière du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, le Hezbollah s’est engagé dans le conflit par solidarité avec son allié palestinien en bombardant l’Etat hébreu depuis le sud du Liban. Des échanges de tirs ont ensuite eu lieu pendant près d’un an avant qu’Israël ne déclenche une escalade brutale en faisant exploser des dispositifs de communication utilisés par le Hezbollah, en bombardant le pays et en envoyant des troupes dans le sud du Liban. Plus de 4.000 personnes – dont plus de 300 enfants – ont été tuées lors de cet assaut. Malgré une trêve, Israël continue de mener des frappes meurtrières au Liban.
Des foules devraient se rassembler samedi dans les bastions du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, au sud et à l’est du Liban. Le secrétaire général du groupe, Naïm Qassem, entré en fonctions un mois après l’assassinat d’Hassan Nasrallah, prononcera un discours. Les tensions entourant ces commémorations se sont accrues cette semaine, notamment après que le Hezbollah a projeté les portraits d’Hassan Nasrallah et d’Hashem Safieddine sur le célèbre rocher de Raouché, au large de la corniche de Beyrouth. Cette projection, malgré les ordres du premier ministre libanais Nawaf Salam et du gouverneur de Beyrouth, a provoqué la colère des opposants libanais au Hezbollah.
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