Le Cameroun s’apprête à lancer sa campagne présidentielle dans un climat d’incertitude. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et doyen des chefs d’État en exercice, brigue un huitième mandat… depuis l’étranger. Parti dimanche 21 septembre pour un « voyage privé en Europe », selon la présidence, le chef de l’État a été repéré à Genève, sa destination habituelle. Une absence qui ravive les spéculations sur sa santé, malgré une vidéo officielle diffusée lors de son départ.
Une famille sous tension
Ce séjour intervient alors que sa fille, Brenda Biya, a créé la polémique sur TikTok. Dans une vidéo supprimée depuis, elle appelait les Camerounais à ne pas voter pour son père, avant de présenter des excuses. Déjà condamnée pour diffamation en Suisse, elle symbolise les tensions internes d’un clan présidentiel souvent critiqué pour ses séjours luxueux à Genève.
Une campagne à distance
Paul Biya, qui avait annoncé sa candidature en juillet sur X, ne s’est plus adressé à ses compatriotes. Le RDPC, son parti, devrait mener campagne sans lui. À 92 ans, le président évite les apparitions publiques, une stratégie inspirée, selon certains analystes, des difficultés rencontrées par Joe Biden : moins se montrer pour préserver l’image d’un dirigeant en forme.
Une opposition fragmentée
Face à lui, onze candidats, mais aucune unité. L’opposition peine à désigner une figure consensuelle. « Les Camerounais redoutent des élections déjà jouées d’avance », confie un manifestant à Genève, où une centaine d’expatriés ont protesté contre le séjour du président, à moins de deux semaines du scrutin.
[SRC] https://www.maliweb.net/international/presidentielle-au-cameroun-paul-biya-candidat-invisible-pour-un-8e-mandat-3109696.html