Mali : Nouveaux taux d'Impôt Spécial sur certains produits adoptés pour accroître les recettes
Le Conseil des ministres du Mali, sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta, a adopté un projet de décret portant fixation des taux en matière d’Impôt Spécial sur certains produits. Cette mesure, présentée par le ministre de l’Économie et des Finances, M. Alousséni Sanou, vise à adapter la fiscalité nationale aux réalités économiques et à mobiliser davantage de ressources.
Un cadre légal en constante évolution
L’Impôt spécial sur certains produits avait initialement été encadré par le Décret n°2022-0555/PTRM du 20 septembre 2022. Cependant, l'adoption de l'Ordonnance n°2025-015/PT-RM du 17 mars 2025, modifiant le Code général des impôts, a élargi son champ d’application. Cette modification législative rendait nécessaire une mise à jour du dispositif réglementaire.
L'évolution des habitudes de consommation, l'émergence de nouveaux produits, et la nécessité accrue de financer l'État, ont justifié une révision du décret initial. L'objectif est d'adapter plus finement la fiscalité aux réalités économiques maliennes.
Innovations dans les secteurs stratégiques
Le nouveau décret introduit des changements significatifs dans plusieurs secteurs clés de l'économie malienne :
- Bouillons alimentaires : Ces produits de grande consommation sont désormais soumis à l’impôt spécial, visant à augmenter les recettes fiscales et à réguler la consommation de produits importés concurrençant les produits locaux.
- Produits miniers : La fiscalité minière est repensée pour s’harmoniser avec les objectifs de mobilisation accrue des recettes, assurant une exploitation plus équitable des ressources naturelles et optimisant la contribution du secteur minier au développement national.
- Produits du tabac : Conformément aux normes internationales, une nouvelle tarification est appliquée aux produits du tabac, visant à décourager la consommation nocive et à augmenter les recettes fiscales.
Fiscalité et attractivité économique
Le gouvernement de transition met l'accent sur le maintien d'un environnement favorable aux investissements. Selon M. Alousséni Sanou, l'harmonisation de la fiscalité minière et la modernisation de l’Impôt spécial doivent contribuer à « créer un environnement économique attractif, compétitif et équitable ».
Cette orientation s'inscrit dans une vision globale de mobilisation des ressources intérieures, essentielle pour réduire la dépendance à l'aide extérieure et renforcer la souveraineté économique du Mali.
Un signal politique et économique fort
La décision du Conseil des ministres intervient dans un contexte de réformes structurelles entreprises par le gouvernement malien pour répondre aux besoins de financement des politiques publiques et assurer une meilleure redistribution des richesses. L'adoption de ce décret envoie un signal clair aux acteurs économiques, nationaux et internationaux, quant à la volonté de bâtir une fiscalité moderne, équitable et durable.
L’adoption de ce nouveau décret constitue une étape cruciale dans la réforme fiscale en cours au Mali. En intégrant des produits de consommation courante comme les bouillons alimentaires, en ajustant la fiscalité minière et en renforçant la taxation du tabac, l’État entend accroître sa capacité de mobilisation de ressources tout en veillant à préserver un cadre économique attractif.
Pour de nombreux observateurs, il s’agit d’un pas supplémentaire vers une souveraineté économique assumée, dans un contexte où la transition malienne cherche à concilier stabilité institutionnelle, réformes économiques et aspirations sociales.