Macky Sall dénonce la dette africaine et critique le FMI et la Banque Mondiale
L'ancien président sénégalais Macky Sall a lancé son livre "L’Afrique au cœur" à New York, en marge de la 80ᵉ session de l'Assemblée générale des Nations Unies. Il a prononcé un discours plaidant pour une refonte de la gouvernance mondiale, ciblant le FMI, la Banque mondiale et les agences de notation, qu'il juge responsables des difficultés de développement en Afrique.
Un appel à la réforme de la gouvernance mondiale
Lors de cet événement, qui a réuni des personnalités comme Ban Ki-moon, Ameenah Gurib-Fakim, Charles Michel et Moussa Faki Mahamat, Macky Sall a souligné l'urgence d'une évolution des institutions internationales. "Quand j’évoque la gouvernance mondiale, je ne revendique pas une révolution, mais j’appelle à une évolution nécessaire des instances de décision des Nations unies, du FMI et de la Banque mondiale", a-t-il affirmé.
Il a salué l'admission de l'Afrique au G20 et l'attribution d'un troisième siège au Conseil d'administration du FMI comme des avancées, tout en insistant sur les défis persistants, notamment l'évaluation biaisée des agences de notation. Il a dénoncé une évaluation qui "renchérit considérablement les conditions d’accès de nos pays au crédit".
Le fardeau de la dette africaine et la transition énergétique
Macky Sall a exprimé sa préoccupation face au fardeau insoutenable de la dette africaine et aux obstacles à une transition énergétique équitable. "L’Afrique ne peut rester en marge de décisions prises ailleurs et en son nom", a-t-il martelé, appelant à corriger un "vieil ordre mondial de quatre-vingts ans" qui ignore les besoins du continent.
« Ma conviction profonde est que, quels que soient leurs efforts, nos pays ne pourront se développer sans la réforme de la gouvernance politique, économique et financière mondiale », a-t-il insisté.
"L'Afrique au cœur" : un plaidoyer pour un panafricanisme d'action
Son livre "L'Afrique au cœur", composé de 23 chapitres, mêle témoignages personnels et plaidoyer politique. Il y partage son expérience à la tête du Sénégal (2012-2024), de l’Union africaine et du NEPAD, mettant en lumière "l’Afrique des solutions" : sa jeunesse créative, ses ressources naturelles et sa résilience.
Il illustre son propos avec des exemples concrets, comme le sourire d’un enfant de Tomboronkoto, connecté à l’électricité en 2021, symbolisant un panafricanisme d’action. Il a insisté sur l’importance de réformes institutionnelles comme préalable à un développement durable et invité décideurs, société civile et jeunesse à se mobiliser pour une vision inclusive.
Le Sénégal face à la dette publique
Ce message résonne particulièrement au Sénégal, où la dette publique atteignait 73,9 % du PIB en 2024 (environ 9 500 milliards FCFA), selon la BCEAO. Le pays, sous l’administration de Bassirou Diomaye Faye, négocie actuellement un nouveau programme avec le FMI pour alléger cette charge, après un allégement de 34 milliards FCFA obtenu en 2023 sous Macky Sall.
