Flottille pour Gaza : RSF dénonce l'arrestation de plus de 20 journalistes
Reporters sans frontières (RSF) a vivement condamné l'arrestation de "plus de 20 journalistes internationaux" par les forces israéliennes lors de l'interception d'une flottille humanitaire destinée à Gaza. L'organisation exige leur "libération immédiate", dénonçant une grave entrave à la liberté de la presse.
Détails de l'arrestation et réaction de RSF
Selon RSF, l'arrestation a eu lieu entre mercredi et jeudi lors de l'interception de la flottille. Martin Roux, responsable du bureau crises de RSF, a déclaré : "Arrêter les journalistes et empêcher leur travail constituent des graves entraves au droit d'informer et d'être informé. RSF dénonce l'arrestation illégale de professionnels de l'information embarqués sur ces navires afin de couvrir une opération humanitaire d'une ampleur inédite".
L'ONG a précisé qu'une vingtaine de journalistes étaient à bord, représentant des rédactions espagnoles (Telesur et El País), qatarienne (Al-Jazeera), italienne (RAI), turque (TRT) et française (L'Humanité).
Contexte de la flottille et des protestations
La flottille Global Sumud, composée de 45 bateaux et transportant des personnalités politiques et des militants, dont Greta Thunberg, était partie d'Espagne en septembre avec l'objectif de briser le blocus israélien imposé à Gaza. Ce blocus est accusé de provoquer une situation de famine, selon l'ONU.
L'interception des bateaux a débuté mercredi soir, après que la Marine israélienne ait averti les équipages qu'ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle. Plus de 400 militants ont été arrêtés.
Réactions et manifestations internationales
L'arrestation des journalistes et l'interception de la flottille ont provoqué des manifestations dans plusieurs pays. En Italie, plus de 200 000 personnes ont manifesté, entraînant des perturbations dans les transports. A Bruxelles, des centaines de personnes se sont rassemblées pour soutenir la flottille et dénoncer l'action israélienne. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a souligné à Donald Trump que l'arrêt des attaques par Israël était crucial pour la paix.
Le syndicat SNJ-CGT de L'Humanité a également dénoncé "une entrave inacceptable au libre exercice du métier de journaliste", après la perte de contact avec son journaliste, Emilien Urbach. On pense qu'il est retenu au port d'Ashdod.
Situation de la presse à Gaza
RSF rappelle que la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement à Gaza depuis le début de la guerre. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y ont accès, et leurs reportages sont soumis à une stricte censure militaire. RSF a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza.
