Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris à la suite de "messages menaçants" visant la présidente du tribunal qui a condamné Nicolas Sarkozy dans l'affaire dite du financement libyen.
Ce dimanche 28 septembre, le Syndicat de la magistrature fustige le mutisme d'Emmanuel Macron à ce sujet.
La présidente du tribunal correctionnel de Paris a reçu des "messages menaçants" , après la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, avec incarcération prochaine. Deux enquêtes ont été ouvertes vendredi par le parquet de Paris. De son côté, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a condamné "sans aucune réserve" les "intimidations et les menaces de mort qui touchent les magistrats" , qualifiant ces faits d' "absolument insupportables en démocratie" .
Jusqu'ici, Emmanuel Macron ne s'est, lui, pas exprimé à ce sujet. Un mutisme qui n'a pas échappé au Syndicat de la magistrature (SM). "Si le garde des Sceaux démissionnaire (Gérald Darmanin) a cette fois apporté son soutien à l'institution judiciaire, le silence du président de la République (Emmanuel Macron), premier garant de l'indépendance de la justice, est quant à lui assourdissant" , dénonce l'organisation classée à gauche, dans un communiqué.
Pour rappel, selon l'article 64 de la Constitution, le président de la République est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire. Il est assisté dans cette mission par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui a condamné samedi "fermement les menaces et attaques personnelles visant à remettre en cause l'impartialité des magistrats" ayant jugé l'ancien chef de l'État.
Cibler personnellement une magistrate, c'est attaquer l'État de droit lui-même Syndicat de la magistrature
En parallèle, le Syndicat de la magistrature "dénonce la confusion relayée par certains médias et sur les réseaux sociaux entre la liberté syndicale et l'acte de juger" . "Les magistrat⸱es ont le droit de s'exprimer à titre syndical sans que leur impartialité ne soit mise en doute dans l'exercice de leurs fonctions" , martèle-t-il, ajoutant que "cibler personnellement une magistrate, c'est attaquer l'État de droit lui-même" .
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans d'emprisonnement avec incarcération prochaine pour avoir "laissé ses plus proches" collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.
[SRC] https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/menaces-apres-le-jugement-de-nicolas-sarkozy-le-syndicat-de-la-magistrature-denonce-le-silence-assourdissant-du-president-emmanuel-macron-2397294.html