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Nigéria: Nouveau Procès pour le Chanteur Yahaya Sharif-Aminu Accusé de Blasphème

Published on: 25 September 2025

Nigéria: Nouveau Procès pour le Chanteur Yahaya Sharif-Aminu Accusé de Blasphème

Nigeria : Nouveau Procès pour le Chanteur Yahaya Sharif-Aminu, Accusé de Blasphème

Le chanteur musulman nigérian, Yahaya Sharif-Aminu, déjà condamné à mort pour blasphème, a vu son nouveau procès s'ouvrir ce jeudi à Abuja, la capitale du Nigeria. Ses avocats espèrent obtenir l'annulation de sa condamnation initiale et une révision des lois relatives à la charia.

Un Procès Sous Haute Tension et Très Médiatisé

La Cour suprême du Nigeria a tenu sa première audience dans cette affaire qui remonte à cinq ans. Yahaya Sharif-Aminu, un musicien soufi, avait été condamné à mort en 2020 par un tribunal islamique de l'État de Kano pour avoir partagé une chanson jugée insultante envers le prophète Mahomet.

La Haute Cour de l'État de Kano avait ensuite annulé la condamnation à mort, ordonnant un nouveau procès. Les avocats de Sharif-Aminu cherchent à empêcher ce nouveau procès et demandent une clarification sur les sanctions applicables en vertu de la charia, notamment la peine de mort pour blasphème et adultère.

Enjeux Juridiques et Constitutionnels

L'avocat Kola Alapinni a déclaré aux journalistes que "tous les aspects du code pénal de la charia qui enfreignent la constitution et les obligations internationales du Nigeria ne peuvent figurer dans nos codes". Il a obtenu un délai supplémentaire pour déposer son appel.

Bien que le gouvernement fédéral du Nigeria soit laïc, la charia coexiste avec la loi commune dans 12 États du nord, majoritairement musulmans. Les peines sévères pour violation de la loi islamique sont rarement prononcées et presque jamais appliquées, mais des foules peuvent se livrer à des actes de justice populaire en cas de blasphème présumé.

Réactions Nationales et Internationales

En 2020, la diffusion de la chanson de Yahaya Sharif-Aminu sur les réseaux sociaux avait déclenché des manifestations à Kano, où sa maison familiale avait été incendiée. Des défenseurs des libertés civiles et religieuses, des États-Unis, de l'Union européenne et des Nations unies ont exprimé leur soutien à Sharif-Aminu.

En avril, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a jugé la peine de mort "excessive et disproportionnée". Le Nigeria n'a pas appliqué cette décision.

Le Futur Judiciaire de Yahaya Sharif-Aminu

Sharif-Aminu, absent à l'audience de jeudi, reste en détention pendant que son appel se poursuit. L'issue de ce procès pourrait avoir des implications importantes pour l'application de la charia au Nigeria et les droits des minorités religieuses.

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