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Investissements massifs en IA: Les géants de la tech injectent des centaines de milliards, la crainte d'une bulle enfle

Published on: 05 October 2025

Investissements massifs en IA: Les géants de la tech injectent des centaines de milliards, la crainte d'une bulle enfle

L'IA : Des investissements vertigineux, une bulle en formation ?

Les géants de la technologie investissent massivement dans l'intelligence artificielle (IA), suscitant des interrogations sur la viabilité de ces investissements. Récemment, Nvidia a annoncé un investissement de 100 milliards de dollars pour soutenir la construction de centres de données par OpenAI. Ces montants colossaux sont-ils justifiés et ces partenariats sont-ils durables ou annoncent-ils une bulle spéculative ?

Explosion des dépenses dans l'IA

Les investissements dans l'IA connaissent une croissance exponentielle. Selon le cabinet Gartner, ils devraient atteindre 1 500 milliards de dollars en 2025 et dépasser les 2 000 milliards en 2026, soit près de 2 % du PIB mondial.

Bien que les gains de productivité initiaux ne compensent pas encore les coûts, Denis Barrier, à la tête du fonds Cathay Innovation, souligne que les investisseurs considèrent l'IA comme une technologie de rupture majeure, comparable à l'électrification. Il ajoute : "C'est plus le moment de ne pas rater l'occasion que de juguler tous les risques."

Cette frénésie d'investissements est alimentée par la compétition économique et géopolitique, ciblant principalement la construction d'entrepôts géants abritant des milliers de puces coûteuses et énergivores.

Un rapport de Stanford révèle que de 2013 à 2024, l'investissement privé dans l'IA a atteint 470 milliards de dollars aux États-Unis, dont près d'un quart l'an dernier, suivi par 119 milliards en Chine.

OpenAI, créateur de ChatGPT, est au cœur de cette dynamique, avec une valorisation estimée à 500 milliards de dollars, devenant ainsi la start-up non cotée la plus valorisée au monde, devant SpaceX d'Elon Musk.

Les "financements circulaires" : une source d'inquiétude ?

OpenAI est impliqué dans des partenariats aux chiffres impressionnants, notamment le projet Stargate, un centre de données au Texas d'une superficie équivalente à Manhattan, financé par un consortium incluant Softbank, Oracle, Microsoft et Nvidia.

Les géants de la tech disposent d'une large trésorerie, et comme le résume un investisseur expérimenté de la Silicon Valley, "Nvidia donne 100 milliards à OpenAI en sachant qu'il en vaudra forcément 200 demain".

Nvidia pratique souvent des "financements circulaires", investissant dans des start-ups qui achètent ses puces. Cette pratique est critiquée par certains analystes, qui craignent qu'elle n'alimente une bulle. Stacy Rasgon, analyste chez Bernstein Research, estime que l'accord récent avec OpenAI "alimentera probablement ces inquiétudes bien plus qu'auparavant, et soulèvera (peut-être à juste titre) des questions sur son bien-fondé".

Revenus futurs et durabilité des investissements

Les revenus actuels d'OpenAI, estimés à 13 milliards de dollars, et de ses concurrents, comme Anthropic et Mistral, sont bien inférieurs aux montants investis. Ces entreprises sont contraintes de nouer des partenariats pour rester compétitives.

Les partenaires d'OpenAI misent sur une explosion future des recettes. ChatGPT est déjà utilisé par 700 millions de personnes, soit près de 9 % de l'humanité. Si l'outil devient indispensable, particuliers, entreprises et administrations paieront pour ses services.

Selon le cabinet Bain, maintenir l'appétit de l'IA en puissance de calcul d'ici 2030 coûtera plus de 500 milliards de dollars par an d'investissements mondiaux dans les centres de données, nécessitant 2 000 milliards de revenus annuels pour être soutenables. Même dans ces hypothèses optimistes, Bain estime que l'industrie accusera un déficit de 800 milliards. OpenAI prévoit de brûler plus de 100 milliards de dollars de trésorerie d'ici 2029.

L'empreinte énergétique de l'IA pourrait atteindre 200 gigawatts d'ici 2030, dont la moitié aux États-Unis. L'augmentation constante de la puissance des puces pourrait rendre le silicium haut de gamme rare et cher.

Parallèles avec la bulle Internet

Certains analystes restent optimistes. Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities, estime que "même s'il existe des inquiétudes sur une possible 'bulle de l'IA' et des valorisations gonflées, nous estimons que la tech vit son année 1996", au moment du boom d'internet, "et absolument pas son 1999" à la veille de l'éclatement de cette célèbre bulle.

Un investisseur de la Silicon Valley souligne : "À terme, beaucoup de dollars vont partir en fumée et il y aura beaucoup de perdants, comme à l'époque de l'explosion de la bulle internet, mais internet est resté".

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