Guinée : La nouvelle Constitution validée, ouvrant la voie à une potentielle candidature de Mamadi Doumbouya
Selon les résultats définitifs, la nouvelle Constitution guinéenne, qui autorise le président Mamadi Doumbouya à se présenter à une prochaine élection présidentielle, a été approuvée par 89,38% des votants. Cette validation a été annoncée vendredi soir par la Cour suprême, marquant une étape importante dans la transition politique du pays.
Validation de la Constitution et Rejet du Recours de l'Opposition
Les chiffres définitifs confirment les résultats provisoires annoncés précédemment. Le "oui" à la nouvelle Constitution a recueilli 89,38% des voix, tandis que le "non" a obtenu 10,62%. La Cour suprême a rejeté un recours déposé par une coalition de partis d'opposition qui demandait l'annulation du référendum, consolidant ainsi la validation de la nouvelle Constitution.
Un décret présidentiel, lu à la télévision nationale, a officialisé la promulgation de la nouvelle Constitution par Mamadi Doumbouya, chef de la junte.
Contestation de l'Opposition et Contexte Politique
Les leaders de l'opposition avaient appelé au boycott du référendum, dénonçant une "mascarade électorale" et accusant Mamadi Doumbouya de vouloir se maintenir au pouvoir. Ils estiment que les résultats étaient "connus d'avance".
Transition Politique et Pressions Internationales
Cette Constitution est censée permettre l'organisation d'élections pour mettre fin à la transition qui a suivi le coup d'État de 2021. La junte s'était initialement engagée à rendre le pouvoir aux civils avant fin 2024. L'organisation du référendum est perçue comme une tentative de répondre aux exigences de la communauté internationale et des bailleurs de fonds en matière d'élections. Les autorités guinéennes souhaitent se normaliser et renouer avec les organisations régionales et internationales.
Réactions et Libertés Fondamentales
Depuis qu'il a renversé Alpha Condé en 2021, Mamadi Doumbouya dirige la Guinée avec une main de fer. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations sont interdites depuis 2022, et de nombreux dirigeants de l'opposition ont été arrêtés ou contraints à l'exil. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a appelé la Guinée à lever les "interdictions, tout simplement inacceptables" visant les partis d'opposition et les médias avant les prochaines élections.
Perspectives d'Avenir et Candidature Potentielle
La nouvelle Constitution remplace la Charte de la transition établie après le coup d'État, qui interdisait aux membres de la junte de se présenter aux élections. Cette disposition a été supprimée, ouvrant la voie à une potentielle candidature de Mamadi Doumbouya. Tout laisse à penser qu'il sera candidat lors des prochaines élections présidentielles.
