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Échec des négociations budgétaires aux États-Unis : le "shutdown" de l'administration fédérale est imminent.

Published on: 30 September 2025

Échec des négociations budgétaires aux États-Unis : le

Le vice-président JD Vance a confirmé lundi l’échec des négociations budgétaires avec les démocrates. Sans accord avant minuit mardi, l’administration fédérale américaine cessera de fonctionner, une première depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.

Le compte à rebours est lancé. À quelques heures de la date butoir, JD Vance sort de la Maison-Blanche le visage fermé. Face à la presse, le vice-président américain ne mâche pas ses mots : les démocrates mettent «un pistolet sur la tempe des Américains». La rencontre entre Donald Trump et les chefs démocrates du Congrès, censée débloquer la situation, vient de tourner court. Sans adoption d’un texte budgétaire avant minuit dans la nuit de mardi à mercredi, les États-Unis basculeront dans le «shutdown», cette paralysie partielle de l’administration fédérale qui hante les couloirs de Washington.

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Une machine administrative qui s’arrête net

Concrètement, qu’est-ce qu’un shutdown ? Cette particularité du système politique américain survient lorsque le Congrès échoue à voter le budget fédéral ou une loi de financement temporaire. Sans autorisation de dépenser, le gouvernement doit cesser toutes les activités «non essentielles».

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Les conséquences sont immédiates et massives. Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux se retrouvent au chômage technique du jour au lendemain. Les parcs nationaux ferment leurs portes. Les musées de la Smithsonian Institution, organisation qui gère les principaux musées de Washington, éteignent leurs lumières. Plus grave encore : le versement de nombreuses aides sociales est suspendu ou fortement retardé. Les contrôles de sécurité dans les aéroports tournent au ralenti, faute de personnel. Même l’IRS, le fisc américain, cesse de traiter les déclarations.

Seuls les services jugés «essentiels» à la sécurité nationale continuent de fonctionner. L’armée reste opérationnelle, tout comme les contrôleurs aériens, les agents de la TSA (sécurité aéroportuaire), les gardiens de prison, les travailleurs médicaux ou encore les gardes-frontières. Mais même ces employés travaillent sans être payés immédiatement. Leur salaire leur sera toutefois versé rétroactivement une fois le shutdown terminé.

Un bras de fer politique récurrent

Le shutdown n’est pas une première dans l’histoire américaine. Depuis 1976, année du tout premier shutdown, les États-Unis en ont connu 22, dont le plus long sous la première présidence Trump : 35 jours entre décembre 2018 et janvier 2019. À l’époque, le président républicain exigeait 5,7 milliards de dollars pour construire son mur à la frontière mexicaine. Les démocrates avaient refusé net. Résultat : 800.000 fonctionnaires au chômage technique pendant plus d’un mois.

Cette fois, le contexte est différent mais le mécanisme reste le même. Si les républicains disposent de la majorité aux deux chambres du Congrès, le règlement du Sénat fait qu’un texte budgétaire devra être adopté à 60 voix sur 100, nécessitant donc sept voix d’élus démocrates. «Nous ne soutiendrons pas un projet de loi partisan des républicains qui continue d’éviscérer les soins de santé des Américains ordinaires. Point à la ligne», a déclaré Hakeem Jeffries dans la foulée de sa rencontre avec Donald Trump.

À un peu plus de 24 heures de la date limite, chacun campe cependant dans ses retranchements. D’un côté, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre. De l’autre, les démocrates veulent obtenir le rétablissement de centaines de milliards de dollars en dépenses de santé, notamment dans le programme d’assurance santé «Obamacare» pour les ménages des classes populaires, que l’administration Trump a prévu de supprimer avec sa «grande et belle loi» budgétaire adoptée en juillet.

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Une épée de Damoclès économique

Au-delà du chaos administratif, un shutdown prolongé a des répercussions économiques mesurables. Le Congressional Budget Office estime qu’en 2019, la paralysie de 35 jours avait coûté 3 milliards de dollars à l’économie américaine. Les petites entreprises qui dépendent de contrats fédéraux voient leur trésorerie asséchée. Les touristes annulent leurs voyages dans les parcs nationaux fermés.

Wall Street observe la situation avec nervosité. Si les marchés ont appris à relativiser l’impact des shutdowns courts, une paralysie qui s’éterniserait pourrait ébranler la confiance des investisseurs. D’autant que les États-Unis doivent aussi gérer le plafond de la dette, autre bombe à retardement budgétaire qui menace régulièrement de faire défaut.

2026 déjà dans les esprits

Derrière ce bras de fer se profile déjà l’échéance de novembre 2026 : les élections de mi-mandat. Traditionnellement défavorables au parti du président en exercice, ces «midterms» remettront en jeu le contrôle du Congrès. Démocrates comme républicains le savent : leur gestion de cette crise sera scrutée par les électeurs.

L’histoire récente l’a montré : les shutdowns laissent des traces politiques durables. En 1995, Newt Gingrich et les républicains avaient payé cher leur intransigeance face à Bill Clinton.

Pour Donald Trump, fraîchement investi pour un second mandat, ce shutdown précoce représente un test. Sa capacité à négocier avec l’opposition - ou au contraire sa propension au conflit - donnera le ton de sa présidence. JD Vance, en première ligne des négociations, joue aussi sa crédibilité politique.

[SRC] https://www.lefigaro.fr/international/qu-est-ce-que-le-shutdown-la-paralysie-partielle-des-administrations-qui-se-profile-aux-etats-unis-20250930

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