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Modiano et le guitariste de Phoenix retracent le Paris artistique oublié dans "70 bis, entrée des artistes"

Published on: 02 October 2025

Modiano et le guitariste de Phoenix retracent le Paris artistique oublié dans

Patrick Modiano publie ce 2 octobre 70 bis, entrée des artistes , un ouvrage conçu avec Christian Mazzalai, guitariste du groupe de musique. À partir d’archives retrouvées dans une cave, les deux auteurs retracent l’histoire du 70 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, à Montparnasse, lieu de passage de nombreux artistes.

Patrick Modiano surprend une nouvelle fois. Le prix Nobel de littérature 2014, écrivain majeur de la mémoire française, s’associe au guitariste du groupe Phoenix, Christian Mazzalai, pour publier 70 bis, entrée des artistes, publié chez Gallimard le 2 octobre. Un récit hybride qui mêle texte et archives, enquête et rêverie, et qui réveille le fantôme d’un Paris disparu.

Un immeuble chargé de mémoire

Le livre prend pour décor le 70 bis, rue Notre-Dame-des-Champs dans le quartier de Montparnasse. Entre le Second Empire et les années 1950, cet immeuble a vu défiler peintres, écrivains et musiciens. Monet, Rodin, Picasso, Ezra Pound ou Stevenson s’y sont croisés, aux côtés de figures moins célèbres comme Maria Latini, modèle italien, ou Samuel Granowsky, surnommé « le cow-boy de Montparnasse », qui arpentait le quartier à cheval avant d’être déporté à Auschwitz.

Tout est parti d’une caisse de documents retrouvée dans une cave. Lettres, photographies et coupures de presse sont devenues la matière première d’une enquête où archives et littérature s’entrelacent. Modiano et Mazzalai composent un album de mémoire, entre restitution poétique et reconstitution, qui plonge dans l’atmosphère bohème et cosmopolite du Montparnasse d’autrefois.

Un duo inattendu

La singularité du projet tient à l’association de ces deux univers. Mazzalai, guitariste du groupe Phoenix, s’est passionné pour l’histoire du 70 bis après avoir découvert son passé foisonnant. Il a rassemblé près de 900 documents, dont une centaine figurent dans le livre, tandis que Modiano les transforme en récit, fidèle à son écriture elliptique. Cette enquête menée à deux voix donne naissance à un objet littéraire singulier, à la croisée du roman, de l’essai et de l’album d’images.

La presse salue d’abord l’audace de ce duo improbable. Le HuffPost parle d’un projet « qui ne pouvait pas faire plus French touch », une manière d’insister sur l’étonnante alliance entre un écrivain nobélisé et un musicien de la pop internationale. Pour Libération, l’ouvrage se distingue surtout par « un riche corpus de photographies et de textes » qui donne chair à une histoire collective, restituée avec précision et sens du détail.

Le Monde met en avant la dimension mémorielle, écrivant que « Modiano ressuscite un haut lieu du Montparnasse d’antan » et confirme, selon le quotidien, sa capacité à transformer les fragments du passé en matière littéraire. Télérama insiste de son côté sur la cohérence de l’entreprise avec l’ensemble de son œuvre, voyant dans cette enquête partagée une nouvelle façon d’approcher « l’énigme des visages tout juste croisés, des vies surgissant brièvement de l’obscurité avant d’y retourner ».

[SRC] https://leclaireur.fnac.com/article/627239-patrick-modiano-pourquoi-son-nouveau-livre-fait-til-tant-parler/

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