L'ONU approuve une force antigang plus robuste pour Haïti, succédant à la mission menée par le Kenya
Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé, ce mardi 30 septembre, une résolution transformant la mission d'assistance à la police haïtienne, dirigée par le Kenya depuis 2023, en une force dotée de plus de moyens. L'objectif principal est de tenter d'endiguer la violence persistante des gangs qui ravagent Haïti.
Vers une force plus offensive contre les gangs
La résolution approuvée par le Conseil de sécurité remplace l'actuelle Mission multinationale d'appui à la sécurité d'Haïti (MMAS) par une force plus robuste, disposant de davantage de ressources et de personnels. Douze pays ont voté pour, tandis que la Russie, la Chine et le Pakistan se sont abstenus, exprimant des doutes quant à une solution purement militaire au problème haïtien.
Cette nouvelle force antigang aura « un mandat bien plus offensif » selon Diego Da Rin, expert à l'International Crisis Group (ICG). Elle ne se limitera pas à soutenir les forces de sécurité haïtiennes, mais pourra mener ses propres opérations, bénéficiant d'une plus grande marge de manœuvre. Le financement, bien que partiellement dépendant de contributions volontaires, proviendra en grande partie des contributions obligatoires du fonds de maintien de la paix de l'ONU.
Détails de la nouvelle force et défis à venir
Bien que les détails précis et le financement de cette nouvelle force restent à définir, elle devrait disposer de davantage de moyens et de personnels pour lutter contre les gangs qui contrôlent 90% de Port-au-Prince et étendent leur influence. Ses effectifs pourraient atteindre 5 500 hommes, incluant des policiers et des militaires. Mike Waltz, ambassadeur des États-Unis auprès de l'ONU, a exprimé l'espoir que cette résolution offre à Haïti, soulignant l'urgence de contrer l'expansion de la violence des gangs.
Cependant, l'ICG prévoit que le déploiement de cette nouvelle force ne se fera pas avant six mois, alors que le mandat de la MMAS prend fin ce jeudi 2 octobre. Cette transition soulève des questions sur la sécurité immédiate et la continuité de l'assistance internationale.
Réactions internationales et perspectives
L'ambassadeur haïtien à l'ONU, Pierre Ericq Pierre, a salué cette décision comme "un tournant décisif", reconnaissant que la mission actuelle a été dépassée par l'ampleur de la menace. Le président kenyan William Ruto a assuré que le Kenya ne quitterait pas Haïti à la hâte et qu'avec les ressources adéquates, la sécurité du pays peut être rétablie. La Chine, en revanche, a exprimé ses doutes quant à l'efficacité d'une approche purement militaire et a insisté sur la nécessité de résoudre les causes profondes de la crise haïtienne.
« L'adoption de cette résolution offre un espoir à Haïti. Un espoir qui s'est rapidement évanoui au fur et à mesure que les gangs terroristes ont étendu leur territoire, violé, pillé, assassiné et terrorisé la population haïtienne. » - Mike Waltz, ambassadeur des États-Unis auprès de l'ONU.
Caractéristique | Détail |
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Type de mission | Force antigang multinationale |
Effectifs potentiels | Jusqu'à 5 500 policiers et militaires |
Mandat | Plus offensif, opérations autonomes |
Financement | Contributions obligatoires du fonds de maintien de la paix de l'ONU (en grande partie) |
Délais de déploiement | Prévu dans six mois |
La mise en place de cette nouvelle force représente un effort majeur pour stabiliser Haïti, mais son succès dépendra de la rapidité du déploiement, de la coordination avec les autorités haïtiennes et de la résolution des problèmes socio-économiques sous-jacents qui alimentent la violence.