Des milliers de citoyens ont afflué dès l’aube pour être témoins de cette journée historique. Mais derrière les images officielles, se cachent les rouages d’une organisation millimétrée. Voici les coulisses.
Le journal Mali Tribune faisait partie de la trentaine de médias accrédités pour couvrir de près l’événement. La présidence de la République avait donné rendez-vous à tous les journalistes à 6h00 précises, avec une consigne stricte : aucun retard ne serait toléré.
Dès 5h00, le reporter de Mali Tribune quitte son domicile pour éviter tout contretemps. Sur le trajet, malgré l’obscurité, la foule converge déjà à pied vers la Place de l’indépendance. La police, déployée sur les grandes artères, procède à des fouilles minutieuses de véhicules, motos et piétons. Certains citoyens ont même passé la nuit sur place pour s’assurer une place au premier rang.
Après 45 minutes de route, le journaliste arrive à la Dirpa, point de rassemblement de la presse privée. À 6h00, un petit-déjeuner est servi. À 7h30, trois agents de la sécurité présidentielle font leur entrée et procèdent à des fouilles méticuleuses. Avant l’escorte vers le site du défilé, l’un d’eux rappelle les consignes.
« Vous savez que nous sommes en période d’insécurité. Vous, les journalistes, aimez trop bouger pour prendre des photos. Une fois que le numéro 1 est sur site, plus de photos ni de mouvements. Restez dans votre zone, sinon vous serez évacués. Facilitez-nous la tâche, on vous facilitera la vôtre », précise l’agent de la sécurité présidentielle.
Une fois le président Assimi Goïta arrivé, les mesures de sécurité sont renforcées : téléphones et ordinateurs interdits, brouilleur de réseau activé, tireurs d’élite postés sur les toits, armes lourdes visibles à certains angles, et agents infiltrés en nombre.
Deux semaines avant le défilé, l’espace aérien avait déjà été restreint. Une ligne de vol unique avait été tracée pour tous les avions, quelle que soit leur provenance.
Pendant le défilé, deux musiciens militaires ont fait un malaise hypoglycémique, rapidement pris en charge. Dans la foule, l’ambulance a effectué au moins trois rotations pour évacuer des personnes affectées par la chaleur.
Lors du passage des engins roulants et des vecteurs aériens, le président Goïta, visiblement impressionné, esquisse un sourire et échange discrètement avec son ministre de la Défense, le général Sadio Camara.
Ousmane Mahamane
Source : Mali Tribune
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