Mali : Les terroristes ciblent désormais les voyageurs – Dialogue ou guerre totale, le choix difficile
Au Mali, le terrorisme a pris un nouveau visage. Les transporteurs et les voyageurs civils sont désormais les premières victimes, avec des attaques répétées contre les axes routiers principaux. Des citernes de carburant sont incendiées, des chauffeurs exécutés ou enlevés, et des passagers assassinés, plongeant le pays dans une crise profonde.
Une nouvelle stratégie terroriste
Depuis plusieurs semaines, les groupes terroristes ont adopté une stratégie consistant à cibler directement les transporteurs et les voyageurs. Sur les routes reliant Ségou, Kayes et Sikasso à Bamako, des contrôles routiers illégaux sont effectués, paralysant l'économie et semant la terreur parmi la population civile. Le bilan humain est lourd, avec des exécutions et des enlèvements.
L'incendie de citernes de carburant sur les principaux axes routiers a des conséquences désastreuses pour l'approvisionnement du pays. Les chauffeurs sont particulièrement vulnérables, devenant des cibles privilégiées des terroristes. Ces attaques ont pour but d'asphyxier l'économie malienne et de semer la peur au sein de la population.
L'assassinat de l'ancien député Kalil Haïdara
Récemment, plusieurs passagers ont été assassinés, dont l'ancien député Kalil Haïdara, une figure politique respectée. Son meurtre a provoqué une onde de choc dans l'opinion publique et a relancé le débat sur la capacité de l'État à assurer la sécurité de ses citoyens. Cet événement tragique illustre la vulnérabilité croissante des civils face à la menace terroriste.
La question de la réponse militaire
Face à cette escalade de la violence, les autorités maliennes ont déployé des moyens militaires considérables pour traquer les groupes armés. Cependant, les résultats se font attendre, et la question de l'efficacité de la seule réponse militaire se pose avec acuité. La guérilla, alimentée par la pauvreté et le ressentiment, ne peut être vaincue uniquement par les armes. L'État malien semble sur la défensive.
La guérilla profite de la pauvreté, du ressentiment et de l'absence de l'État dans certaines zones. La question centrale est de savoir si une réponse uniquement militaire peut suffire à rétablir la paix, alors que les attaques se diversifient et que la population civile est de plus en plus en danger.
Le dialogue comme alternative ?
Le Dialogue inter maliens avait recommandé d'explorer la voie du dialogue avec certains groupes armés pour mettre fin à la spirale de la violence. Cette recommandation, bien qu'approuvée par une large majorité des participants, n'a pas encore été mise en œuvre. Les autorités de transition ont pourtant affirmé que toutes les décisions issues du Dialogue étaient contraignantes pour l'État.
Pourquoi cette recommandation clé tarde-t-elle à être appliquée, alors que les civils sont devenus les principales cibles de la terreur ? Il est urgent de repenser la stratégie globale de l'État, en combinant fermeté, dialogue, et réconciliation. La simple force militaire ne suffira pas à ramener la paix.
Conclusion
L'heure est grave. Les citoyens maliens n'ont jamais ressenti une telle peur et une telle insécurité. Il est impératif que l'État repense sa stratégie en intégrant des solutions politiques et sociales, et en s'appuyant sur les initiatives communautaires pour isoler les terroristes. Sans une approche globale, le Mali risque de s'enfoncer davantage dans une crise sécuritaire dont il peine déjà à se relever. Une combinaison de fermeté, de dialogue et de réconciliation est essentielle pour l'avenir du pays.