BeeFiny Logo Visit the website

Human Rights Watch dénonce les expulsions "opaques" des États-Unis vers des pays africains comme violation du droit international

Published on: 25 September 2025

Human Rights Watch dénonce les expulsions

HRW dénonce les expulsions de migrants des États-Unis vers l'Afrique comme une violation du droit international

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé les États-Unis, le mardi 23 septembre, d'enfreindre le droit international en expulsant des détenus vers des pays africains. Ces expulsions s'effectuent dans le cadre d'« accords opaques » que HRW demande à rejeter.

Accords d'expulsion et pays concernés

L'Eswatini, le Ghana, le Rwanda et le Soudan du Sud ont accepté ces derniers mois d'accueillir des personnes expulsées des États-Unis dans le cadre d'un programme initié par l'administration du président Trump visant à renvoyer des migrants sans papiers.

HRW a pris connaissance d'un accord non public entre les États-Unis et l'Eswatini, prévoyant une aide financière de 5,1 millions de dollars pour renforcer la gestion des frontières et des migrations. En contrepartie, l'Eswatini a accepté d'accueillir jusqu'à 160 personnes.

En juillet, l'Eswatini a accueilli cinq ressortissants cubains, jamaïcains, laotiens, vietnamiens et yéménites condamnés pour des crimes aux États-Unis et les a incarcérés dans une prison de haute sécurité à Matsapha, connue pour sa surpopulation et la détention de prisonniers politiques.

Contestation de la légalité des détentions en Eswatini

Des avocats et des groupes de la société civile d'Eswatini ont contesté devant la justice la légalité de ces détentions et demandent la publication des termes de l'accord avec Washington.

Accusations de violations du droit international et appel à l'action

HRW a également déclaré avoir pris connaissance d'un accord avec le Rwanda, qui prévoit une aide financière américaine d'environ 7,5 millions de dollars en échange de l'accueil de jusqu'à 250 personnes. L'organisation estime que ces accords "opaques" s'inscrivent dans une approche politique américaine qui viole le droit international et instrumentalise la souffrance humaine pour dissuader la migration.

« Les accords opaques qui facilitent ces transferts (…) s’inscrivent dans une approche politique des Etats-Unis qui viole le droit international (…) et vise à instrumentaliser la souffrance humaine comme moyen de dissuasion de la migration », a déclaré l’organisation.

Human Rights Watch a exhorté les gouvernements africains à refuser d'accepter les personnes expulsées des États-Unis et à annuler les accords existants. Selon Allan Ngari, directeur du plaidoyer à HRW, ces accords font des gouvernements africains les complices de violations des droits humains commises par l'administration Trump.

L'organisation demande aux pays concernés de divulguer les termes des accords, d'autoriser l'accès à des observateurs indépendants et de s'abstenir de détenir les personnes expulsées en l'absence de base juridique claire. Elle insiste également sur la nécessité de ne pas renvoyer ces personnes dans leur pays d'origine s'il existe des preuves de risques de maltraitance.

Pays Aide financière des États-Unis (estimée) Nombre maximal de personnes expulsées
Eswatini 5,1 millions de dollars 160
Rwanda 7,5 millions de dollars 250

Related Articles