Plus de 400 personnes ont été interpellées et près de 300 blessées après des violences qui ont émaillé, ce mardi 30 septembre, des manifestations dans plusieurs villes marocaines réclamant des réformes des secteurs publics de la santé et de l'éducation, a indiqué mercredi le ministère de l'Intérieur.
Des manifestations non autorisées organisées mardi soir, pour le quatrième jour consécutif, à l'appel du groupement GenZ 212, apparu récemment sur la plateforme Discord et dont les initiateurs sont inconnus, ont donné lieu à des heurts avec les forces de l'ordre dans des villes comme Oujda (est) et Inzegane, en banlieue d'Agadir (sud).
Lors de ces violences, des personnes "ont utilisé des armes blanches, des cocktails molotov et des pierres", a indiqué Rachid El Khalfi, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
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Il a fait état de 263 blessés "à des degrés divers" dans les rangs des forces de l'ordre et 23 du côté des protestataires dont une personne prise en charge dans un hôpital à Oujda. Le porte-parole a également précisé que 409 personnes ont été placées en garde à vue suite à ces heurts, faisant état de 140 véhicules de la police et 20 voitures de particuliers incendiés.
Des heures d'affrontements violents
"Les manifestants ont également pris d'assaut des administrations, des agences bancaires et commerces, qu'ils ont pillés et saccagés" notamment à Inzegane et Oujda, selon Rachid El Khalfi.
Dans une ambiance tendue, manifestants et forces de l'ordre se sont affrontés pendant des heures sur une avenue d'Inzegane, selon des images de l'AFP. Des personnes parfois cagoulées ont jeté des pierres sur des policiers et incendié des bennes à ordures et les abords d'un centre commercial, sur des vidéos relayées par des médias locaux que l'AFP n'a pas pu authentifier.
À Rabat, Le parquet a décidé, ce mercredi 1er octobre, qu'un deuxième groupe de 97 personnes, dont trois placées en détention, allaient être jugées, a déclaré à l'AFP leur avocate Souad Brahma, précisant que la date de leur procès n'a pas encore été fixée. L'avocate a ajouté que 26 autres personnes avaient été libérées sans charges.
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Mardi, un premier groupe de 37 personnes, dont trois placées en détention, ont été poursuivies à Rabat également. Leur procès débutera le 7 octobre, selon Souad Brahma.
Ce mercredi soir, pour le cinquième jour consécutif, de nouvelles manifestations sont prévues dans une dizaine de villes.
Le groupement GenZ 212, qui a exprimé son "regret" face aux violences de mardi, se décrit comme un "espace de discussion" sur "des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption". Au Maroc, les inégalités sociales restent un problème majeur avec de fortes disparités régionales et un fossé entre les secteurs public et privé.
Article original publié sur BFMTV.com
[SRC] https://fr.news.yahoo.com/maroc-400-interpellations-pr%C3%A8s-300-215039561.html