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Municipales 2026: La parité des listes bouscule les petites communes rurales françaises

Published on: 02 October 2025

Municipales 2026: La parité des listes bouscule les petites communes rurales françaises

Municipales 2026 : La parité bouscule les campagnes dans les petites communes françaises

À six mois des élections municipales de 2026, l'application de la loi imposant la parité dans les listes électorales des communes de moins de 1.000 habitants suscite des réactions contrastées. Certains élus dénoncent une mesure jugée complexe et déconnectée des réalités rurales, tandis que d'autres la saluent comme un pas vers l'égalité.

La nouvelle loi sur la parité : un défi pour les petits villages

Depuis la loi entrée en vigueur en mai 2025, les communes de moins de 1.000 habitants doivent présenter des listes paritaires, composées d'autant d'hommes que de femmes. Cette mesure, bien que visant à encourager la participation des femmes en politique, pose des défis logistiques dans les petits villages où les équipes en place sont difficiles à renouveler. À Maspie-Lalonquère-Juillacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, la maire sortante, Eliane Capdevielle, exprime ses inquiétudes quant à la nécessité de se séparer de conseillers municipaux investis pour respecter la parité.

D'autres élus, comme Charles Pélanne, maire de Mont-Disse, reconnaissent la difficulté de recruter des femmes souhaitant s'engager dans la vie municipale. La loi impose également une alternance stricte entre hommes et femmes sur les listes, complexifiant davantage la tâche.

Fin du "panachage" et craintes pour la participation électorale

La loi de mai 2025 introduit une autre modification significative : la fin du "panachage" dans les communes de moins de 1.000 habitants. Les électeurs ne pourront plus rayer les noms des candidats sur une liste. Tout bulletin comportant un nom rayé sera considéré comme nul. Viviane Artigalas, sénatrice et présidente de l'association des maires des Hautes-Pyrénées, craint que cette mesure n'entraîne une augmentation du nombre de bulletins nuls et une baisse de la participation électorale, les électeurs mal informés pensant bien voter.

Des opinions partagées sur la parité et ses implications

Si certains élus se réjouissent de la fin du "panachage", d'autres, comme le maire de Bilhères-en-Ossau, Bernard Bonnemason, saluent l'évolution vers plus de parité. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a encouragé les femmes à briguer des postes de maires lors d'une réunion des maires ruraux au Futuroscope. Cependant, selon le constitutionnaliste Benjamin Morel, la parité est un sujet d'angoisse dans beaucoup de villages, ajoutant un degré de complexité à l'engagement politique en zone rurale.

Malgré les inquiétudes, des élus comme Sébastien Gouttebel, maire de Murol, restent optimistes et rappellent que les communes de plus de 1.000 habitants ayant adopté la parité en 2014 ne souhaitent pas revenir en arrière. Gilles Noël, élu dans la Nièvre, souligne que les réticences sont souvent liées à une mentalité dépassée.

Vers une féminisation progressive des conseils municipaux

Avec seulement 20% de femmes maires, le chemin vers la féminisation des conseils municipaux reste long. Le géographe Achille Warnant souligne que même avec une représentation égale des hommes et des femmes, la répartition des pouvoirs reste souvent au bénéfice des hommes. L'application de la loi sur la parité constitue donc un pas important, mais insuffisant à lui seul pour garantir une égalité réelle dans la gouvernance locale.

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