Le commandant du pétrolier russe "Boracay" sera jugé en France
Le commandant du pétrolier russe de la "flotte fantôme", le "Boracay", arraisonné par les autorités françaises, sera jugé le 23 février 2026 devant le tribunal de Brest pour "refus d'obtempérer". L'annonce a été faite par le parquet de Brest à l'issue de sa garde à vue.
Arraisonnement et Enquête
Le parquet de Brest avait ouvert une enquête pour "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et "refus d'obtempérer". Suite à cela, le capitaine et son second, tous deux de nationalité chinoise, avaient été placés en garde à vue. Le second a finalement été libéré, et seules des poursuites contre le commandant ont été engagées, selon un communiqué du procureur de la République de Brest, Stéphane Kellenberger.
Le pétrolier, battant pavillon du Bénin, a été arraisonné le samedi 27 septembre au large de l'île d'Ouessant par une frégate de la Marine Nationale. L'opération était fondée sur l'article 110 de la convention ONU de Montego Bay, motivée par des incohérences quant à la nationalité du navire.
La "Flotte Fantôme" Russe et les Sanctions
Le "Boracay" fait partie de la "flotte fantôme" russe, une armada de navires utilisés pour contourner les sanctions occidentales imposées à la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine. Ces navires transportent du pétrole russe vers des destinations comme l'Inde, permettant ainsi à Moscou de financer son effort de guerre.
Le président français, Emmanuel Macron, a plaidé pour une pression accrue sur cette flotte, estimant qu'elle réduit la capacité de la Russie à financer la guerre en Ukraine. Il a annoncé une réunion prochaine des chefs d'état-major européens pour coordonner des actions communes, en coordination avec l'OTAN.
Implication Possible dans des Survols de Drones au Danemark
Outre les infractions maritimes, des soupçons pèsent également sur une éventuelle implication du "Boracay" dans des survols de drones qui ont perturbé le trafic aérien au Danemark fin septembre. Le navire se trouvait au large des côtes danoises au moment des faits. Selon le site spécialisé The Maritime Executive, il aurait pu servir de "plateforme de lancement" ou de "leurre".
Cependant, l'enquête ouverte à Brest ne porte pas sur ces faits, mais uniquement sur les infractions maritimes constatées. Le procureur Stéphane Kellenberger a souligné que tous les autres aspects éventuels ne relevaient pas de la compétence du parquet.
Le Pétrolier au Large de Saint-Nazaire
Actuellement, le pétrolier est stationné dans les eaux internationales, à une cinquantaine de kilomètres du port de Saint-Nazaire. Le choix de cet emplacement est lié à la profondeur du plateau continental, qui permet de mouiller l'ancre facilement.