Soudan du Sud : Riek Machar devant la justice pour crimes contre l'humanité
L'ancien vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a comparu devant la justice à Djouba le 22 septembre 2025, accusé de crimes contre l'humanité. Ce procès, retransmis en direct à la télévision, met en lumière les tensions persistantes dans le pays, ravagé par des années de guerre civile.
Les accusations portées contre Riek Machar
Riek Machar, ainsi que sept cadres de son parti, le SPLM-IO, sont accusés d'avoir orchestré des attaques meurtrières contre l'armée à Nasir en mars. L'accusation évoque un bilan de plus de 250 morts, incluant un général et un pilote onusien, et mentionne le rôle présumé de Machar aux côtés de la milice dite « Armée blanche ».
- Crimes contre l'humanité
- Terrorisme
- Trahison
- Conspiration
Ces chefs d'accusation alimentent les craintes d'un nouveau conflit, près de sept ans après la fin de la guerre civile entre les partisans de Machar et ceux du président Salva Kiir, un conflit qui a fait environ 400 000 morts entre 2013 et 2018.
Un procès politique ?
L'avocat de Riek Machar affirme que son client est prêt à se défendre, mais dénonce un procès politique visant à écarter l'opposant et remettre en cause l'accord de paix de 2018. Ses partisans estiment que les accusations sont « montées de toutes pièces ». Cette comparution est sa première apparition publique depuis six mois et intervient après sa destitution et son placement en résidence surveillée par le président Salva Kiir.
"Le crime contre l'humanité n'est même pas stipulé dans la loi sud-soudanaise, ce qui donne le sentiment que les accusations sont politiquement motivées, mais injustifiables juridiquement." - Edmund Yakani, figure de la société civile sud-soudanaise.
Les enjeux pour le Soudan du Sud
Ce procès se déroule dans un contexte de fragilité persistante au Soudan du Sud. Les accusations menacent l'accord de paix de 2018 et font craindre un retour à la guerre civile. La défense conteste la légalité du tribunal spécial mis en place pour l'occasion, le qualifiant d'« incompétent et sans autorité ».
| Aspect | Détail |
|---|---|
| Accusé | Riek Machar, ancien vice-président |
| Charges | Crimes contre l'humanité, terrorisme, trahison, conspiration, meurtre |
| Lieu | Djouba, Soudan du Sud |
| Contexte | Tensions post-conflit et accord de paix fragile |
L'issue de ce procès pourrait sceller l'avenir du Soudan du Sud, en ravivant les tensions ou en ouvrant la voie à une réconciliation durable.
