Le Parti d’action et de solidarité (PAS), pro-européen, est arrivé largement en tête des législatives en Moldavie avec près de 50 % des voix, selon des résultats quasi-définitifs. Ce scrutin, crucial pour les projets d’intégration à l’Union européenne portés par la présidente Maia Sandu, a été marqué par des accusations d’ingérence russe et des tensions géopolitiques croissantes.
Le parti pro-Europe au pouvoir en Moldavie est arrivé confortablement en tête des élections législatives organisées dimanche, montrent les résultats quasi-définitifs, une victoire qui représente un soulagement pour le gouvernement local, désireux de rester hors de l’orbite de la Russie.
Ingérence russe
Après dépouillement de plus de 99 % des bulletins, le Parti d’action et de solidarité (PAS) est crédité de 49,99 % des suffrages, devant le Bloc patriotique pro-russe avec 24,28 %.
Une majorité à la chambre de 101 sièges est cruciale pour éviter la perspective de tractations et d’une coalition à même de perturber encore davantage l’un des pays les plus pauvres d’Europe, secoué par la guerre en Ukraine voisine et par une ingérence russe présumée dans la campagne électorale.
Le contrôle du Parlement est essentiel à la concrétisation des projets européens de la présidente Maia Sandu et du PAS, son parti, qui aspirent à intégrer le bloc communautaire – un processus qui s’étend sur plusieurs années. Depuis des décennies, le pouvoir de l’ancienne république soviétique oscille depuis des décennies entre pro-européens et pro-russes.
Environ un tiers du pays – la Transnistrie, à l’est du Dniestr – est contrôlé par une administration pro-russe séparatiste et abrite une petite garnison russe. Maia Sandu a fait de l’élection de dimanche un test existentiel pour le pays de 2,4 millions d’habitants – qui entretient également des liens culturels et linguistiques étroits avec son voisin occidental, la Roumanie –, affirmant qu’une vaste campagne russe visant à influencer le vote constituait une menace directe.
Les forces d’opposition comme le Bloc patriotique ont exploité le malaise des électeurs face aux turbulences économiques et à la lenteur des réformes, des griefs aggravés par ce que des responsables qualifient de désinformation.
Ces dernières semaines, les autorités ont multiplié les raids ciblant le financement illégal des partis et les réseaux prétendument soutenus par la Russie – dans le but de susciter des troubles autour du vote –, interdisant à plusieurs d’entre eux de participer aux élections de dimanche.
Moscou a nié toute ingérence et déclaré que le gouvernement contrôlé par le PAS propageait une hystérie antirusse pour gagner des voix. Maia Sandu et le PAS considèrent l’intégration européenne comme la clé de l’avenir de la Moldavie et de la sortie de l’influence de Moscou, réminiscence de l’ère soviétique.
Mais de nombreux électeurs se sont davantage concentrés les questions intérieures, inquiets des conséquences d’un rapprochement avec l’UE pour l’économie moldave, fortement axée sur l’agriculture.
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