Manifestations au Maroc : Le Mouvement GenZ 212 Secoué par des Violences Meurtrières
Le Maroc est confronté à une vague de contestations sociales depuis plusieurs jours, initiée par le mouvement GenZ 212. Bien que les rassemblements aient commencé de manière pacifique, des violences ont éclaté, entraînant la mort d'au moins deux manifestants et des centaines de blessés. Les protestations visent à dénoncer la corruption et à exiger des améliorations dans les secteurs de l'éducation et de la santé publique.
L'Essor et les Revendications de GenZ 212
Le mouvement GenZ 212, né sur les réseaux sociaux comme Discord, s'est rapidement propagé dans les rues des grandes villes marocaines. Les manifestants réclament une réforme du système éducatif, un accès amélioré aux services de santé, et une lutte acharnée contre la corruption endémique. Des slogans tels que "Le peuple veut la chute de la corruption" et "Liberté, dignité et justice sociale" résonnent lors des manifestations à Casablanca, Tanger, et Tétouan. Certains manifestants ont même exigé le départ du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Escalade de la Violence et Répression
Malgré les appels au pacifisme lancés par les organisateurs de GenZ 212, des actes de vandalisme et des affrontements avec les forces de l'ordre ont été signalés. Le 1er octobre, à Lqliaâ, près d'Agadir, des gendarmes ont ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient de prendre d'assaut un poste de gendarmerie, entraînant la mort de deux personnes et faisant plusieurs blessés. Les autorités locales ont justifié l'usage des armes à feu comme un acte de "légitime défense". D'autres incidents violents ont été rapportés à Salé, où des individus cagoulés ont incendié des voitures de police et une agence bancaire.
- Lqliaâ : Deux manifestants tués par des gendarmes.
- Salé : Incendie de véhicules de police et d'une agence bancaire.
- Plus de 400 interpellations à travers le pays.
Réaction des Autorités et Suites Judiciaires
Le gouvernement marocain, par le biais de son porte-parole Rachid El Khalfi, a condamné les actes de violence et a annoncé l'interpellation de plus de 400 personnes. Les autorités oscillent entre une volonté d'encadrer le mouvement et une répression ferme face aux débordements. Des procès sont prévus dès le 7 octobre pour les personnes arrêtées lors des manifestations. L'avocate Souad Brahma représente plusieurs des accusés. Aziz Akhannouch a déploré les décès.
Les Racines du Malaise Social
Au-delà des revendications immédiates, le mouvement GenZ 212 révèle un malaise social profond au Maroc. Les inégalités sociales persistent, notamment entre les zones rurales et urbaines, ainsi qu'entre les secteurs public et privé. Le système de santé, fragile, et l'école publique, en difficulté, constituent des préoccupations majeures pour les manifestants. Le collectif GenZ 212, bien qu'il se définisse comme un espace de discussion pacifique, catalyse un mécontentement généralisé face à la corruption et aux inégalités.
