« Moment Afrique du Sud » : Israël face à une pression internationale croissante
Alors que la guerre à Gaza se prolonge, l'isolement international d'Israël s'accentue, soulevant la question de savoir si le pays est confronté à un "moment Afrique du Sud", caractérisé par des pressions politiques et des boycotts.
Le spectre de l'isolement
La question se pose de savoir si le gouvernement de Benjamin Netanyahu pourra surmonter cette crise diplomatique sans que l'image internationale d'Israël ne soit durablement compromise. D'anciens Premiers ministres, tels que Ehud Barak et Ehud Olmert, ont déjà accusé Netanyahu de faire d'Israël un paria international. De plus, un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale limite les déplacements de Netanyahu.
Reconnaissance de la Palestine et réactions internationales
À l'ONU, plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la France, l'Australie, la Belgique et le Canada, ont annoncé leur intention de reconnaître la Palestine comme État. En outre, les pays du Golfe se sont réunis à Doha suite à l'attaque israélienne contre des dirigeants du Hamas au Qatar. Les images de la situation humanitaire désastreuse à Gaza alimentent le mécontentement international.
Sanctions et mesures concrètes
Plusieurs pays européens, dont la Belgique et l'Espagne, ont déjà pris des mesures concrètes. La Belgique a interdit les importations provenant des colonies juives illégales en Cisjordanie et a déclaré persona non grata des ministres israéliens partisans de la ligne dure. L'Espagne a légalisé un embargo sur les armes et interdit l'entrée sur son territoire aux personnes impliquées dans des crimes de guerre à Gaza. Ces mesures sont perçues comme des signaux d'alarme pour Israël.
Désinvestissement et pressions économiques
Le vaste fonds souverain norvégien a annoncé son désengagement des entreprises cotées en Israël. L'Union européenne (UE) a également proposé de sanctionner des ministres d'extrême droite et d'envisager la suspension partielle des aspects commerciaux de son accord d'association avec Israël. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré que les événements à Gaza avaient « secoué la conscience du monde ».
Boycotts culturels et sportifs
Des signes de boycotts culturels et sportifs commencent à apparaître. Des pays comme l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie ont menacé de se retirer de l'Eurovision si Israël était autorisé à participer. À Hollywood, une lettre appelant au boycott des sociétés de production israéliennes a recueilli plus de 4 000 signatures. Le Tour d'Espagne a été interrompu par des manifestations contre la présence de l'équipe Israel-Premier Tech. Sept joueurs d'échecs israéliens se sont retirés d'un tournoi après avoir été informés qu'ils ne pourraient pas concourir sous leur drapeau.
Réponse du gouvernement israélien et inquiétudes diplomatiques
La réponse du gouvernement israélien a été qualifiée de provocatrice. Netanyahu a accusé l'Espagne de « menace génocidaire flagrante ». D'anciens diplomates israéliens expriment une profonde inquiétude face à la détérioration de la position internationale d'Israël. Jeremy Issacharoff, ancien ambassadeur d'Israël en Allemagne, souligne que de nombreuses mesures prises sont perçues comme visant tous les Israéliens.
Perspectives et soutien américain
Bien que certains observateurs doutent qu'Israël soit au bord d'un précipice diplomatique, d'autres estiment que des changements profonds sont nécessaires. Daniel Levy, ancien négociateur de paix israélien, estime peu probable que des mesures collectives au sein de l'UE obtiennent un soutien suffisant. Israël bénéficie également du soutien des États-Unis, dont le Secrétaire d'État, Marco Rubio, a affirmé que les relations resteraient solides.