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Grave accident nucléaire au Louvre : un travailleur irradié par l'accélérateur Aglaé, l'incident classé niveau 3 INES.

Published on: 30 September 2025

Grave accident nucléaire au Louvre : un travailleur irradié par l'accélérateur Aglaé, l'incident classé niveau 3 INES.

Dans les entrailles du musée le plus visité au monde, les techniciens disposent d’un outil très sophistiqué : l’accélérateur Grand Louvre d’analyses élémentaires, aussi baptisé Aglaé. Installé au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) depuis 1988 au musée du Louvre, à Paris, ce dispositif permet de disséquer la composition des œuvres d’art grâce à l’utilisation de particules chargées en protons. Si son efficacité technique et patrimoniale a déjà été éprouvée, les risques afférents à son usage existent. Le 22 juillet 2025, un travailleur en a fait l’amère expérience, comme le révèle Le Monde. Lors d’une intervention, cet agent a été irradié à un avant-bras par le faisceau de l’accélérateur, avait indiqué dans un communiqué publié sur son site, l’Autorité de Sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), le 1er août. Brûlé au premier degré, il a été pris en charge par « son médecin traitant et un médecin du travail ». La machine a été mise à l’arrêt, d’après le quotidien.

Un accident d’une gravité jamais atteinte depuis 2008

Cet « événement significatif » a fait l’objet d’une étroite analyse de l’autorités nucléaire. Il ressort que les effets engendrés par cette exposition constituent un « incident grave ». Cette classification de niveau 3 sur l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques (Ines) n’avait plus été atteinte en France depuis 2008.

Selon l’ASNR, le dernier accident de cette gravité s’était déroulé à Toulouse (Haute-Garonne). Un travailleur avait été irradié par une source de cobalt dans un bunker. Dans l’Hexagone, les accidents nucléaires les plus aigus remontent à 1969 et 1980. Ils s’étaient produits à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, dans le Loir-et-Cher. Des réacteurs avaient été gravement endommagés.

Des règles non respectées

Plus de quatre décennies plus tard, l’incident a donc touché un agent. L’ASNR a de facto mené une inspection le 30 juillet 2025 dans les locaux du C2RMF. Plusieurs « écarts importants » ont été répertoriés au moment des faits. « L’automate de sécurité », en « dysfonctionnement » n’a pas permis de mettre à distance le faisceau à l’origine de la brûlure lorsque l’agent a pénétré dans la salle d’Aglaé. Mais ce n’est pas le seul grief.

Dans son rapport, l’ANSR juge que « les vérifications au titre du code du travail », « le zonage et l’accès en zone délimitées », la « surveillance dosimétrique individuelle, la surveillance radiologique et l’évaluation individuelle de l’exposition des travailleurs » insuffisants au regard de la réglementation en vigueur. Ces éléments ont conduit le C2RMF à effectuer des modifications, indique Le Monde, à l’image de la formation des intervenants, des informations mises à disposition ou encore de la signalisation.

Cet incident survient quelques années après la modernisation d’Aglaé. En 2017, le faisceau avait été automatisé afin d’accélérer le traitement, et de le soustraire à une utilisation manuelle, comme le note le ministère de la Culture sur son site.

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[SRC] https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/paris-au-musee-du-louvre-un-travailleur-victime-d-un-grave-accident-nucleaire_63231912.html