Tensions en Géorgie : Manifestations pro-UE et menaces de répression
Des dizaines de milliers de manifestants pro-européens se sont rassemblés à Tbilissi, en Géorgie, pour protester contre le gouvernement. Ces manifestations, survenues le jour d'élections locales contestées, ont été réprimées par la police, qui a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau. Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a promis des représailles contre l'opposition, accusée de tentative de coup d'État.
Contexte Électoral et Réactions Gouvernementales
Les manifestations ont eu lieu le jour d'élections locales, boycottées par une partie de l'opposition et remportées par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien. Ce scrutin était perçu comme un test depuis les législatives d'octobre 2024, dont les résultats sont contestés. Irakli Kobakhidzé a qualifié les manifestations de "tentative de coup d'État" planifiée par des "services de renseignement étrangers".
Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'arrestation de plusieurs dirigeants de la contestation, accusés de "tentative de renversement violent de l'ordre constitutionnel". Ils risquent jusqu'à neuf ans de prison. Le Premier ministre a déclaré que "personne ne restera impuni" et que d'autres condamnations sont à prévoir.
Accusations et Divisions au sein de l'Opposition
Le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et de rapprochement avec Moscou, au détriment des ambitions européennes du pays. Le parti a adopté des mesures anti-LGBT et une loi sur les "agents de l'étranger", critiquées par l'Union européenne. Le processus d'adhésion de la Géorgie à l'UE est actuellement suspendu.
L'opposition géorgienne reste divisée. Si le parti de l'ancien président emprisonné Mikhaïl Saakachvili, le Mouvement national uni, a boycotté les élections locales, d'autres formations politiques ont soutenu des candidats. Saakachvili, qui purge une peine de prison, avait appelé ses partisans à manifester, considérant cela comme une "dernière chance" de sauver la démocratie géorgienne.
Tensions Géopolitiques et Allégations de Manipulation Étrangère
Les autorités géorgiennes accusent l'opposition de vouloir prendre le pouvoir par la force et les Occidentaux de chercher à utiliser le pays pour ouvrir un deuxième front face à la Russie. Le Premier ministre Kobakhidzé a affirmé que les manifestations ont été "planifiées par des services de renseignement étrangers", sans les nommer explicitement. Ces accusations interviennent dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes dans la région.
Un récent sondage indique une popularité de 36% pour le Rêve géorgien, contre 54% pour l'ensemble de l'opposition, ce qui témoigne d'un paysage politique complexe et polarisé en Géorgie.
