La Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a salué ce vendredi les efforts déployés par le Sénégal pour corriger une déclaration erronée de données liées à sa dette publique, tout en annonçant l’ouverture imminente de discussions pour un nouveau programme de soutien économique. Cette déclaration fait suite à une réunion informelle du Conseil d’administration du FMI, tenue en amont des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, prévues à la mi-octobre.
Une erreur reconnue, des mesures saluées
« Les autorités sénégalaises ont fait des progrès importants dans la gestion du cas de déclaration erronée », a affirmé Mme Georgieva, soulignant l’engagement du Sénégal envers la transparence et sa coopération étroite avec les équipes du FMI.
Le cas de déclaration erronée, qui concernait une mauvaise identification des passifs liés à la dette publique, avait été détecté plus tôt en 2025, soulevant des inquiétudes quant à la fiabilité des statistiques macroéconomiques. Depuis, les autorités ont engagé une série de mesures correctives, dont un examen approfondi des engagements financiers de l’État et la mise en place d’un dispositif de vérification renforcé des données budgétaires et comptables.
Un nouveau programme à l’horizon
Le Sénégal, qui sort d’une période post-électorale marquée par des ambitions de réformes structurelles, a officiellement sollicité un nouveau programme appuyé par le FMI. Pour Mme Georgieva, cette démarche illustre la volonté politique forte du pays de redresser son cadre macroéconomique et d’accélérer ses réformes.
Des discussions préliminaires ont eu lieu à Dakar en août dernier, et les négociations formelles devraient débuter mi-octobre, dans le cadre des Assemblées annuelles. Le futur programme — dont les contours restent à définir — visera à soutenir les priorités politiques du gouvernement, renforcer la stabilité économique et accroître la résilience face aux chocs internes et externes.
Entre soutien budgétaire et réformes structurelles
Selon le FMI, le programme envisagé devrait favoriser une croissance inclusive, avec des impacts attendus sur l’amélioration des services publics, la lutte contre la pauvreté et la gestion de la dette. Il devrait également inclure un volet technique pour renforcer la gouvernance budgétaire, la transparence fiscale, et les capacités statistiques du pays.
Le Sénégal reste l’un des pays africains les plus régulièrement engagés dans des programmes avec le FMI, souvent combinés à d’autres guichets comme la Facilité élargie de crédit (FEC) ou la Facilité de crédit rapide (FCR). Le pays a notamment bénéficié d’un soutien financier renforcé durant la pandémie de Covid-19, puis dans le cadre de la crise énergétique mondiale post-Ukraine.
Un contexte régional scruté de près
Cette annonce intervient dans un contexte régional marqué par une hausse des risques de surendettement, une instabilité géopolitique croissante en Afrique de l’Ouest, et une pression accrue sur les finances publiques. La transparence et la rigueur dans la gestion des données économiques sont désormais des critères essentiels pour l’accès à l’aide internationale.
Pour Mme Georgieva, l’engagement du Sénégal montre que « même dans un environnement difficile, des progrès notables sont possibles lorsque la volonté politique est au rendez-vous ». Reste à voir si les discussions d’octobre déboucheront rapidement sur un accord formel.
[SRC] https://xalimasn.com/2025/10/03/kristalina-georgieva-salue-la-transparence-du-senegal-et-annonce-des-negociations-pour-un-nouveau-programme-economique/