C'est une très bonne nouvelle dans la prévention contre le VIH. Des versions génériques d'un traitement préventif, le Lenacapavir, devraient être disponibles pour 40 dollars par an dans plus d'une centaine de pays dès 2027. L'annonce a été faite mercredi 24 septembre par Unitaid, une organisation internationale d'achats de médicaments, et la fondation américaine Gates. Ces deux organisations ont conclu des accords séparés avec des laboratoires pharmaceutiques indiens afin qu'ils produisent ces génériques pour les pays à revenus faibles et intermédiaires.
Un pharmacien tient un flacon de Lenacapavir, le nouveau médicament injectable de prévention du VIH, sur le site de recherche Masiphumelele de la Fondation Desmond Tutu pour la santé, au Cap, en Afrique du Sud, le 23 juillet 2024.
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Ce médicament, injecté seulement deux fois par an, présente de meilleurs résultats que les autres traitements aujourd'hui utilisés dans la prévention contre le VIH. Son prix très élevé risquait de le rendre inaccessible pour de nombreuses personnes à risques. Le Lenacapavir est commercialisé aux États-Unis pour près de 30 000 dollars par an. Unitaid, une organisation internationale d'achats de médicaments, et la fondation américaine Gates, ont annoncé ce mercredi que des génériques de ce traitement préventif contre le VIH pourraient être mis sur le marché pour 40 dollars par an.
« Il faut bien comprendre que dans le prix d'un médicament, il y a le coût du produit en lui-même. C'est-à-dire combien ça coûte de produire un médicament, et puis ensuite, les coûts de développement, explique Jean-Dominique Lelièvre, professeur en immunologie des maladies infectieuses à l'hôpital Henri Mondor, près de Paris. Les coûts de production du médicament sont relativement peu importants. C'est ce que négocient les États africains et les gens qui font des génériques pour avoir des médicaments beaucoup moins chers, coûtant aux alentours d'une dizaine d'euros par an. »
Dans beaucoup de pays, mettre en avant qu'on risque d'être infecté par le VIH vous met au ban de la société. C'est très compliqué d'aller chercher tous les jours ou tous les mois des traitements qui visent à protéger contre le VIH, parce que vous êtes stigmatisés. Là, c'est une injection deux fois par an. Donc, ces risques de stigmatisation diminuent de manière très importante avec un médicament dont on a montré l'efficacité. 00:31 Jean-Dominique Lelièvre, professeur en immunologie des maladies infectieuses à l'hôpital Henri Mondor Laurence Théault
Ce nouveau traitement pourrait arriver sur les marchés d'une centaine de pays en 2027 et ce à un coût abordable. Il doit être fabriqué dans un premier temps en Inde. C'est un autre moyen de prévention contre le VIH que la « PrEP », qui se prend actuellement sous forme de comprimés, avant chaque rapport sexuel.
Plusieurs moyens de prévention contre le VIH
Le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis et à l'hôpital Lariboisière, à Paris, explique l'intérêt d'avoir différents types de traitement préventif à disposition contre le VIH. « Ce qui est important, c'est d'avoir un éventail de possibilités parce que quelqu'un peut commencer par des injections et puis choisir à d'autres moments des comprimés et puis revenir aux injections. Ce n'est pas un choix qui est fait une fois pour toutes », juge-t-il.
L'objectif est « de pouvoir faire en sorte que plus de personnes soient intéressées par l'utilisation de la PrEP et qu'on ait une meilleure couverture. Au-delà de la protection individuelle, qui est évidemment très efficace, ce qu'on veut aussi, c'est avoir un impact sur l'épidémie, et donc, qu'il y ait un plus grand nombre de personnes à risque qui se protègent ».
La PrEP est certes un des piliers de la prévention, mais il y en a d'autres, relève Jean-Michel Molina. Le préservatif, le dépistage répété de l'infection par le VIH, le traitement précoce des personnes infectées, restent des moyens de préventions contre la maladie. Les nouvelles infections au VIH ont fortement diminué depuis 2010, notamment grâce aux traitements préventifs, mais encore 1,3 million de personnes ont été infectées en 2024, selon Onusida.
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[SRC] https://www.rfi.fr/fr/monde/20250925-des-g%C3%A9n%C3%A9riques-d-un-traitement-pr%C3%A9ventif-contre-le-vih-%C3%A0-co%C3%BBt-abordable-d%C3%A8s-2027-dans-une-centaine-de-pays