Qui fait quoi ? C’est la question qui se pose ce lundi 6 octobre 2025, après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, seulement quelques heures après la nomination d’une partie des ministres de son gouvernement. Seuls 18 ministres ont été nommés dimanche soir par décret au Journal officiel, alors qu’ils étaient 35 au total dans le gouvernement Bayrou. Comment va s’organiser le pouvoir dans les ministères en attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre ? On vous explique.
Comme l’indique Jean-Éric Gicquel, professeur de droit agrégé de l’université de Rennes, il existe un principe constitutionnel, « la continuité du service public », qui permet de ne pas avoir de vacance au niveau de l’État. Sébastien Lecornu et les ministres démissionnaires vont donc être chargés « d’expédier les affaires courantes » jusqu’à leur remplacement effectif, « c’est-à-dire les affaires simples, en cours ou les affaires urgentes ».
Mais tous les ministres ne se retrouvent pas dans la même situation. Il existe trois cas de figure dans la situation actuelle.
Lire aussi : Démission de Sébastien Lecornu : que peut faire Emmanuel Macron face à cette crise politique ?
Les ministres nommés dimanche soir au même poste
Il y a d’abord le cas des ministres qui ont été nommés au même poste qu’ils occupaient précédemment. Parmi eux, on retrouve Élisabeth Borne à l’Éducation ; Manuel Valls aux Outre-mer ; Gérald Darmanin à la Justice ; Bruno Retailleau à l’Intérieur ; Catherine Vautrin au Travail et à la Santé ; Rachida Dati à la Culture ; Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères ; Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique ; Annie Genevard à l’Agriculture ; Amélie de Montchalin aux Comptes publics ; Philippe Tabarot aux Transports ; et Aurore Bergé à l’Égalité hommes femmes. Ces derniers conservent donc leur poste de ministres « démissionnaires » et vont continuer de gérer les affaires courantes.
Fin des avantages à vie des ex-ministres et premiers ministres : faut-il aller plus loin ? Débattez !
Les ministres tout juste nommés
Deuxième cas de figure, il s’agit des ministres fraîchement nommés par Sébastien Lecornu à la place d’anciens ministres démissionnaires du gouvernement Bayrou. Éric Woerth, par exemple, a pris la place de François Rebsamen à l’Aménagement du territoire. Même chose pour Marina Ferrari, qui a pris la place de Marie Barsacq aux Sports. Ces derniers deviennent à leur tour ministres démissionnaires et prennent la place de leurs prédécesseurs pour gérer les affaires courantes.
Les ministres qui n’ont pas été remplacés
Reste le cas de figure des ministres du gouvernement Bayrou qui n’ont pas été remplacés. « Par exemple, au ministère de l’Industrie, il y avait Marc Ferracci, note Jean-Éric Gicquel. Il n’a pas été renommé dans le gouvernement Lecornu. Mais il faut bien que quelqu’un dirige tout ce qui est relatif à l’industrie. Il était démissionnaire du gouvernement Bayrou et de fait, pendant la période de battement, il va rester à son poste de ministre démissionnaire. »
« Juridiquement on va trouver une solution, rassure Jean-Éric Gicquel. Ça va être un peu du bricolage. C’est une situation beaucoup plus inquiétante politiquement que juridiquement. »
[SRC] https://www.ouest-france.fr/politique/gouvernement/demission-de-sebastien-lecornu-qui-est-desormais-ministre-de-quoi-69e50fbe-a2b2-11f0-a698-dbf3ac8f3cb6