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Trump impose de nouveaux droits de douane massifs sur les médicaments, camions et meubles importés

Published on: 26 September 2025

Trump impose de nouveaux droits de douane massifs sur les médicaments, camions et meubles importés

Et revoici qu’on parle des droits de douane américains. Jeudi, Donald Trump a en effet annoncé de nouveaux droits allant jusqu’à 100 % pour les médicaments et touchant également les camions et les meubles produits hors des Etats-Unis.

Les droits de douane concerneraient tout médicament breveté importé à compter du 1er octobre, ce qui frappe de plein fouet le premier marché mondial du secteur, une nouvelle mesure choc assortie d’exemptions et encore sujette à interprétation. L’entrée en vigueur fixée dans seulement cinq jours laisse très peu de temps à cette industrie pour s’adapter après avoir été exonérée de droits de douane pendant plus de 30 ans.

Homme d’affaires avant tout, Donald Trump a tout de même indiqué qu’il n’y aurait « pas de droits de douane » sur ces produits pour les entreprises qui construisent des sites de production aux États-Unis…

Quels sont les produits concernés ?

Le président Trump a cité les médicaments « de marque ou brevetés » importés, ce qui semble écarter de facto les médicaments génériques, qui remplacent les médicaments dont le brevet est arrivé à expiration et dont le prix reste très inférieur à celui des originaux. Cette exemption devrait, selon Neil Shearing, économiste de Capital Economics, avoir un « impact limité » sur le montant total des droits de douane aux États-Unis dans la mesure où ils ne représentent « qu’environ 10 % des dépenses en valeur » de la consommation de médicaments aux États-Unis, bien qu’ils comptent pour 90 % des volumes.

« La plupart des grands producteurs pharmaceutiques fabriquent déjà leurs médicaments destinés au marché américain aux États-Unis », souligne par ailleurs Kathleen Brooks, experte de marchés de XTB, même si « plusieurs médicaments anticancéreux sont également produits à travers l’Europe et, en particulier, en Suisse ».

En 2024, les États-Unis ont importé pour près de 252 milliards de dollars de médicaments et produits pharmaceutiques, faisant de cette catégorie la deuxième en valeur après celle des véhicules à moteur, selon le département américain du Commerce.

Quels pays pensent être épargnés ?

Un accord commercial conclu cet été entre l’Union Européenne et les États-Unis protège les médicaments européens contre toute nouvelle surtaxe douanière, a assuré un porte-parole de la Commission européenne, Olof Gill. Selon cet accord, la plupart des exportations européennes, y compris les médicaments, ne peuvent être taxées au-delà de 15 %, garantissant, selon lui, « qu’aucun droit supplémentaire ne sera appliqué ». Pour la fédération européenne des industries pharmaceutiques (Efpia), ces droits de douane « créeraient la pire des situations » en augmentant les coûts, en perturbant les chaînes d’approvisionnement et en empêchant l’accès aux traitements vitaux. Elle appelle l’UE et les États-Unis à « poursuivre les discussions ». « Des discussions urgentes sont désormais nécessaires pour éviter toute taxation des médicaments », a abondé l’IPHA, l’un des organismes qui représente le secteur pharmaceutique en Irlande, acteur majeur des exportations pharmaceutiques européennes.

En Allemagne, la fédération du secteur (VCI) se dit « très préoccupée » par ce « nouvel affront » et juge que l’accord de 15 % doit s’appliquer aux médicaments. Le gouvernement britannique poursuit « un dialogue actif avec les États-Unis », selon un porte-parole.

En Asie, « Singapour, qui se concentre sur des médicaments brevetés à forte valeur ajoutée, est exposé au risque le plus élevé », estime Louise Loo, responsable de l’économie asiatique d’Oxford Economics.

Que font les laboratoires ?

Pour se préparer à la politique protectionniste américaine, les grands groupes pharmaceutiques ont annoncé pour environ 300 millions d’euros d’investissements aux États-Unis au cours des derniers mois. « Bien que de nombreuses entreprises pharmaceutiques se soient engagées à construire des sites aux États-Unis, les travaux pourraient ne pas avoir encore démarré, ces installations étant complexes à mettre en place. Ainsi, cette taxe pourrait avoir un impact important sur le secteur », observe Kathleen Brooks, experte de marchés chez XTB.

Or, l’exemption ne vaut que « si la construction a commencé », selon Donald Trump, qui avait même menacé début juillet, d’imposer des surtaxes de 200 % si la production de produits pharmaceutiques n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain. « Des travaux sont en cours et nous prévoyons d’annoncer cinq nouveaux sites en construction d’ici la fin de l’année », a réagi le suisse Novartis, qui avait annoncé 23 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis sur cinq ans. Quant à l’allemand Bayer, ce dernier explique prudemment « évaluer la situation » tout comme le britannique GSK qui indique continuer « à dialoguer de manière constructive avec l’administration américaine ».

Même feuille de route pour les camions ?

Dans une publication distincte, le président américain a également annoncé jeudi des droits de douane de 25 % sur « tous les poids lourds fabriqués dans d’autres régions du monde ». Une mesure qui doit selon lui soutenir les fabricants américains de camions tels que Peterbilt, Kenworth, Freightliner ou Mack Trucks. Parmi les entreprises étrangères qui concurrencent ces constructeurs sur le marché américain figurent le suédois Volvo et l’allemand Daimler. Les titres des deux sociétés ont fortement baissé après la clôture des Bourses européennes jeudi soir. Et pour justifier cette décision, Donald Trump a expliqué que ces droits de douane sur les poids lourds étaient motivés par « de nombreuses raisons, mais surtout, à des fins de sécurité nationale ! »

Les meubles aussi ?

Pour parfaire le tableau, le magnat de l’immobilier compte également imposer des droits de douane sur de nombreux meubles. « Nous appliquerons une taxe de 50 % sur tous les meubles de cuisine, les lavabos de salle de bains et les produits associés », à partir du 1er octobre, et « une taxe de 30 % sur les meubles capitonnés », a-t-il écrit.

Selon la Commission du commerce international des Etats-Unis, en 2022, les importations, principalement en provenance d’Asie, représentaient 60 % de tous les meubles vendus, dont 86 % de tous les meubles en bois et 42 % de tous les meubles rembourrés. Conséquence : le titre des détaillants Wayfair et Williams Sonoma, qui dépendent de ces produits importés, a chuté à la clôture après cette annonce.

[SRC] https://www.20minutes.fr/economie/4175462-20250926-droits-douane-medicaments-meubles-camions-nouveaux-produits-taxes-etats-unis

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