Diomaye Faye à l'ONU : Un Discours Historique et une Critique Acerbe
Lors de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a prononcé un discours marquant, tout en essuyant des critiques sur sa préparation. Son intervention a abordé des enjeux mondiaux cruciaux, allant du terrorisme à la crise climatique, suscitant à la fois espoir et controverse.
Le Discours de Diomaye Faye : Un Appel à la Justice et à la Solidarité
Le président Faye a peint un tableau sombre de l'état du monde, soulignant les défis persistants tels que le terrorisme, les conflits, le dérèglement climatique, et la fragilisation du multilatéralisme. Il a dénoncé la politique du "deux poids, deux mesures" et plaidé pour une justice internationale universelle et une solidarité active entre les nations.
Concernant l'Afrique, il a insisté sur la nécessité de financer durablement les opérations de maintien de la paix, en particulier au Sahel, et a réaffirmé la solidarité du Sénégal envers les pays confrontés au terrorisme. Il a également plaidé pour une meilleure représentation de l'Afrique au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU.
Une partie importante de son discours a été consacrée à la Palestine, où il a estimé que "toutes les limites ont été dépassées" et que la création d'un État palestinien indépendant et viable reste la seule voie vers une paix durable.
Sur la question du climat, il a dénoncé la "double peine" subie par l'Afrique, peu émettrice mais lourdement impactée, et a plaidé pour des financements accrus en faveur de l'adaptation et un accès simplifié aux fonds climatiques. Il a réaffirmé l’attachement du Sénégal à l’Accord de Paris.
Critiques de Thierno Bocoum : Amateurisme et Manque de Préparation
Thierno Bocoum, président d'AGIR-LES LEADERS, a sévèrement critiqué la prestation du président Faye à l'ONU. Il a pointé du doigt l'image du président jouant au Scrabble durant son voyage, la qualifiant d'amateurisme. Plus grave encore, selon Bocoum, fut l'oubli du discours par le président, nécessitant une pause embarrassante pour le récupérer.
"On ne monte pas à la Tribune des Nations Unies sans s’assurer que son outil central, à savoir le discours, est physiquement présent." - Thierno Bocoum
Bocoum considère cet oubli comme une "image de légèreté" projetée sur le Sénégal lors de ce moment solennel, dénonçant une "incohérence grave entre communication, préparation et exigence diplomatique". Il a questionné la hiérarchie des priorités du président, estimant que le loisir ne saurait remplacer la discipline et la rigueur de la préparation, surtout dans un pays en crise.
Conclusion : Entre Espoirs et Remises en Question
Le discours du président Diomaye Faye à l'ONU a mis en lumière les défis mondiaux et a appelé à un multilatéralisme renouvelé. Toutefois, les critiques formulées par Thierno Bocoum soulignent l'importance cruciale de la préparation et de la rigueur dans la gouvernance, en particulier sur la scène internationale. L'avenir dira si ce 80e anniversaire de l'ONU marquera véritablement un "point de départ de nouveaux espoirs" pour le Sénégal et le monde.