30 bateaux de la flottille humanitaire toujours en route vers Gaza
Trente bateaux de la flottille humanitaire Global Sumud continuent de naviguer vers la bande de Gaza. C'est ce qu'a annoncé l'organisation dans la nuit de mercredi à jeudi sur les réseaux sociaux. Auparavant, la marine israélienne avait déjà intercepté plusieurs navires de la flottille.
Le groupe d'action écrit que les navires continuent de naviguer à pleine vitesse vers Gaza, à seulement 46 milles marins (85 kilomètres) de là.
Selon les données de suivi de la flotte, Israël a intercepté ou arrêté au total treize navires jeudi matin vers 04h00 (heure belge) dans les eaux internationales.
La flottille Global Sumud ("résilience" en arabe) a dénoncé "une attaque illégale contre des humanitaires non armés" et appelé "les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord".
L'interception par les forces israéliennes est un "crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils", a estimé mercredi soir l'organisation islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza et dont l'attaque contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché le conflit.
Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé Israël de commettre "un acte de terrorisme" et le président colombien Gustavo Petro a annoncé l'expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays en réaction.
En Italie, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Rome et Naples mercredi soir pour protester contre l'interception, relayant l'appel des principaux syndicats italiens à une grève générale pour la journée de vendredi.
L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, qui avait pris place à bord de la flottille, a de son côté accusé Israël d'avoir arrêté "illégalement" et "arbitrairement" des "centaines" de personnes.
La députée européenne avait commencé à témoigner dans un direct sur Instagram après avoir assisté à l'arraisonnement d'une embarcation se trouvant à proximité, avant de jeter son téléphone à l'eau au moment de l'abordage du navire où elle se trouvait.
Partie d'Espagne début septembre, la Flotille se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire". Elle rassemblait initialement environ 45 bateaux et des centaines de militants propalestiniens originaires de plus de 40 pays.
La Flottille dit vouloir "briser le blocus de Gaza" et fournir "une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide".
Outre Greta Thunberg et Rima Hassan, elle comprend notamment sept Belges, le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela et l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.
L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.
Mais mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud "de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d'exclusion par Israël" et souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite.
La frégate italienne avait cessé son escorte à 150 milles nautiques (275 km) du territoire.
Manifestations à Bruxelles et à Namur après l'interception de la flottille pour Gaza
Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi en début de nuit devant le siège du ministère belge des Affaires étrangères, rue des Petits Carmes à Bruxelles, après l'annonce de l'interception de la flottille humanitaire Global Sumud par l'armée israélienne, comme l'attestent de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux. Une cinquantaine de personnes se sont aussi rassemblées à Namur sur le coup de 23h00 mercredi, selon un communiqué d'Action Palestine Belgique, devant la résidence du ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot.
La police de zone de Bruxelles-Capitale/Ixelles a confirmé qu'un rassemblement avait bien eu lieu tout en précisant qu'"il n'y a eu aucun incident à déplorer.
Les manifestants ont dénoncé une "attaque illégale" et exigé la protection des équipages, parmi lesquels figurent sept ressortissants belges. Ils ont d'ores et déjà annoncé, sur Internet, de nombreuses manifestations et actions. Des mobilisations sont annoncées jeudi en fin d'après-midi dans plusieurs villes du pays: Bruxelles, Liège, Gand, Louvain-la-Neuve, et Namur.
La députée européenne écologiste Saskia Bricmont a réagi sur les réseaux sociaux en qualifiant l'opération israélienne d'"enlèvement". Selon elle, la flottille est une "démarche citoyenne, humanitaire et pacifiste" visant à briser le blocus de Gaza. Elle a appelé l'Union européenne et la Belgique à condamner l'interception et à sanctionner Israël. Et elle a appelé à rejoindre les nombreuses manifestations prévues ce jeudi.
Mercredi, une cinquantaine de personnes se sont massées devant la résidence de Maxime Prévot à Namur, réclamant de ce dernier des actions diplomatiques plus fermes à l'égard d'Israël. "Nous sommes ici pour montrer à Maxime Prévot que les conséquences de son inaction ne s'arrêtent pas à la porte de son cabinet", a déclaré une participante, citée dans le communiqué. "Nous suivons tous et toutes l'avancée de la Flottille pour Gaza à la fois avec admiration et avec beaucoup d'inquiétude pour les personnes qui y participent. (...) Israël a intercepté la Flottille et incarcéré ses participants au mépris du droit international, et le communiqué officiel de Maxime Prévot diffusé le 19 septembre nous a révoltés! Reconnaitre que leur action est "louable" sans pour autant les soutenir fermement par la voie diplomatique est indigne de sa fonction."
[SRC] https://www.lavenir.net/actu/monde/2025/10/02/flottille-pour-gaza-au-moins-un-belge-intercepte-par-la-marine-israelienne30-bateaux-toujours-en-route-vers-gaza-BHCPGDZYCFH6XMZMQPWZE5M6EQ/