Trump Menace d'Invoquer l'« Insurrection Act » pour Déployer l'Armée dans les Villes Américaines
Donald Trump a déclaré le lundi 6 octobre 2025 qu'il pourrait instaurer un état d'urgence pour envoyer l'armée dans des villes américaines, réaffirmant sa position après avoir déployé des troupes à Chicago et Portland malgré l'opposition des élus locaux et des décisions de justice.
L'« Insurrection Act » au Centre des Préoccupations
Le président Trump a évoqué l'« Insurrection Act », une loi de 1807 qui permet aux présidents américains de mobiliser certaines forces armées dans des contextes exceptionnels. Il a déclaré lors d'un échange avec des journalistes dans le Bureau ovale :
« Il y a une raison pour laquelle nous avons le "Insurrection Act". Si je devais l’invoquer, je le ferais. Si des gens étaient tués et que les tribunaux nous en empêchaient ou que des gouverneurs ou des maires nous en empêchaient, bien sûr que je le ferais ».
L'« Insurrection Act » a été utilisé pour la dernière fois en 1992, lors des émeutes et pillages consécutifs à l’acquittement de policiers accusés d’avoir passé à tabac Rodney King, un homme noir.
Accusations d'« Insurrection » et Déploiements Controversés
L'administration Trump utilise fréquemment le terme « insurrection » pour critiquer certains juges ou désigner les mobilisations contre les agents de la police fédérale de l’immigration (ICE), qui mettent en œuvre la politique d’expulsions massives d’immigrés en situation irrégulière. Stephen Miller, un proche conseiller du président, a même déclaré qu'un juge s'octroyant des pouvoirs constitutionnels présidentiels représentait « une forme d’insurrection légale ».
Un déploiement similaire à Portland a été temporairement bloqué à deux reprises par une juge fédérale, Karin J. Immergut, qui a souligné l'absence « d’insurrection à Portland ni de menace pour la sécurité nationale ».
Réactions et Contexte Local
Donald Trump a signé un décret pour l'envoi de 300 gardes nationaux à Chicago afin de « protéger les agents et biens fédéraux », cela contre l’avis des élus locaux démocrates. Il a décrit Portland comme une ville qui « brûle » et une ministre a qualifié Chicago de « zone de guerre ».
Bien que des affrontements localisés et limités aient eu lieu dans les deux villes entre manifestants et forces de l'ordre, ni Chicago ni Portland n'étaient lundi en proie à des émeutes généralisées.
Source : Ouest-France