Le commerce mondial face à des vents contraires : Ralentissement et risques accrus
Le commerce mondial connaît un ralentissement significatif, confronté à des défis croissants tels que l'augmentation des droits de douane et les tensions géopolitiques. Une étude récente de la Banque Mondiale souligne l'urgence de développer le commerce africain pour stimuler la croissance et réduire la pauvreté, alors que les incertitudes persistent et menacent les chaînes d'approvisionnement.
Les facteurs du ralentissement
Selon la Banque Mondiale, la croissance des échanges internationaux est freinée par l'accumulation des hausses de droits de douane et l'incertitude entourant les politiques commerciales. L'annonce du relèvement des tarifs douaniers par les États-Unis en avril a exacerbé cette situation. Bien que certaines mesures aient été suspendues et des négociations soient en cours, les entreprises restent confrontées à un environnement instable.
Des chiffres récents confirment ce ralentissement. La progression du volume des importations mondiales de marchandises en glissement annuel a considérablement diminué en avril (+2,9 %) par rapport à mars (+6,7 %). De plus, les volumes d'importations de marchandises des États-Unis ont chuté de près de 20 % d'un mois à l'autre. Les commandes ont atteint leur plus bas niveau depuis 20 mois en avril, avec une faible reprise en mai.
Perspectives et prévisions
En supposant une atténuation des tensions politiques et une adaptation des chaînes d'approvisionnement, les prévisions indiquent une légère reprise de la croissance du commerce mondial en 2026, à hauteur de 2,7 %. Toutefois, ce taux reste inférieur de 0,8 point de pourcentage aux prévisions de janvier 2025.
Impact disproportionné sur les économies émergentes
Les perspectives de croissance varient considérablement selon les groupes de pays, en raison de leur exposition diverse aux restrictions commerciales et aux incertitudes. Bien que les barrières commerciales des économies avancées soient généralement inférieures à celles des économies en développement, près de 70 % des nouvelles restrictions aux échanges depuis 2022 ont été mises en place par des économies avancées, touchant de manière disproportionnée les économies émergentes et en développement.
Le rôle des accords régionaux et le potentiel africain
Malgré les restrictions commerciales, de plus en plus de pays se tournent vers des accords régionaux. L'intégration régionale des économies émergentes et en développement vient compléter leur intégration dans le commerce mondial et peut agir comme un amortisseur contre la fragmentation. En 2025, le commerce en Afrique est stimulé par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et une croissance économique accélérée. Les secteurs numériques, des énergies renouvelables et des technologies, comme l'IA et l'IoT, sont en plein essor, attirant des investissements croissants. La Chine reste un partenaire commercial majeur.
Conclusion : Agir pour préserver la croissance
Le commerce mondial a été un moteur essentiel de la croissance économique pendant des décennies. Il est crucial que les décideurs politiques agissent avec détermination pour apaiser les tensions, faire avancer les négociations commerciales, réduire les restrictions, diversifier les chaînes d'approvisionnement et ouvrir de nouveaux marchés afin de préserver ce moteur et gérer la période de repli commercial qui s'annonce.
Source : Le Matin / maliweb.net