L'Écho: Rencontre artistique entre Nacera Belaza et Valérie Dréville
La chorégraphe et danseuse Nacera Belaza et la comédienne Valérie Dréville se rencontrent dans L'Écho, une exploration fascinante de la réception et de l'interaction sur scène. Présenté à la MC93 et au Festival d'Automne à Paris, ce spectacle met en lumière un dialogue artistique singulier, bien que perçu comme inégal par certains critiques.
Une exploration de la présence et de l'absence
L'univers de Nacera Belaza, caractérisé par une esthétique minimaliste et une recherche obstinée de l'infini dans le mouvement, est au cœur de cette collaboration. Valérie Dréville, reconnue pour son engagement et sa porosité artistique, se révèle une surface de projection, absorbant la grammaire de la chorégraphe. Sa présence, souvent évanescente et plongée dans l'obscurité, attire l'attention et captive le spectateur.
La pièce joue avec les intensités de lumière et de son, créant une atmosphère dense et palpable. Des chants d'oiseaux lointains, un grondement minéral, viennent perturber et amplifier la gravité des forces en jeu. Lorsque la lumière révèle enfin l'espace, un vide existentiel s'offre au regard, habité par la danse tournoyante de Nacera Belaza.
Un dialogue déséquilibré?
Si Valérie Dréville s'immerge complètement dans le monde de Nacera Belaza, la réciproque semble moins évidente. Certains critiques soulignent un déséquilibre dans cet échange, questionnant le pas fait par la chorégraphe vers l'interprète. L'apparition de l'une fait s'effacer l'autre, et leur présence simultanée sur scène est fugitive.
Valérie Dréville explore la lenteur, l'élévation d'un bras, la courbure du dos, suggérant un combat existentiel face à des éléments naturels déchaînés. Nacera Belaza, quant à elle, prend possession de l'espace avec ampleur et vélocité. L'ensemble crée un phénomène d'écho, une résonance à distance, plutôt qu'un véritable dialogue en duo.
L'austérité et la fascination
Malgré l'austérité revendiquée, L'Écho ne manque pas de beauté et suscite une certaine fascination. La pièce happe le spectateur dans un régime d'hyper vigilance, invitant à scruter le caché et le mystère de ces existences en tension. Cette concentration paradoxalement apaise, offrant une forme de recueillement dans une expérience de la réception fascinante. La performance met en exergue la puissance paradoxale de la présence physique, même lorsqu'elle se floute.